Des opérations de police ont été lancées lundi matin en France contre «des dizaines d'individus» évoluant dans la mouvance islamiste, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Un professeur, victime d'une «fatwa», a été décapité vendredi.
«Ils ont manifestement lancé une fatwa contre le professeur», a déclaré M. Darmanin à la radio Europe 1, en désignant des suspects en garde à vue. Plus de 80 enquêtes ont été ouvertes pour haine en ligne et des interpellations ont eu lieu depuis cet assassinat, a ajouté le ministre.
Ces opérations de police, décidées à la suite du Conseil de défense tenu dimanche, sont menées depuis lundi matin et se poursuivront dans les prochains jours. Elles ne ciblent pas des individus «en lien forcément avec l'enquête» sur l'assassinat du professeur d'histoire, Samuel Paty, mais visent à «faire passer un message: (...) pas une minute de répit pour les ennemis de la République», a souligné Gérald Darmanin, sans donner plus de précisions.
En évoquant une «fatwa» contre le professeur, le ministre visait en particulier le père d'une collégienne de Conflans Saint-Honorine et le militant islamiste radical Abdelhakim Sefrioui. Les deux hommes font partie des onze personnes gardées à vue dans l'enquête sur cet attentat perpétré vendredi par un Russe tchétchène de 18 ans.
Dissolution d'associations
Le ministre a affirmé vouloir dissoudre plusieurs associations dont le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF). Gérald Darmanin a annoncé que «51 structures associatives verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l'État et plusieurs d'entre elles, sur ma proposition en Conseil des ministres, se verront dissoudre».
Le CCIF est «manifestement impliqué» et «un certain nombre d'éléments nous permettent de penser que c'est un ennemi de la République», a poursuivi le ministre. L'association «touche des aides d'État, des déductions fiscales et dénonce l'islamophobie d'État», a-t-il ajouté.
M. Darmanin a également cité l'ONG Baraka City, fondée par des musulmans au profil salafiste. Son président Driss Yemmou a été placé jeudi sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête pour harcèlement sur les réseaux sociaux.
L'association, dont le compte Facebook est suivi par plus de 715'000 personnes, suscite un fort engouement chez beaucoup de jeunes croyants. Il suscite aussi la suspicion pour ses prises de position parfois radicales.