France Plus d'un millier de migrants évacués de campements

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30.11.2023 - 22:33

Plus d'un millier d'exilés ont été évacués jeudi de lieux de vie autour de Calais et Dunkerque, où ils campent dans des conditions exécrables avec l'espoir de gagner le Royaume-Uni, une «mise à l'abri» selon les préfectures, dénoncée comme «forcée» par les associations.

A Loon-Plage près de Dunkerque, comme dans les principaux campements de Calais, des dizaines de bus ont été mobilisés pour emmener les migrants vers des centres d'accueil à l'écart du littoral (image d'archives).
A Loon-Plage près de Dunkerque, comme dans les principaux campements de Calais, des dizaines de bus ont été mobilisés pour emmener les migrants vers des centres d'accueil à l'écart du littoral (image d'archives).
KEYSTONE

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A Loon-Plage près de Dunkerque, comme dans les principaux campements de Calais, des dizaines de bus ont été mobilisés pour emmener les migrants vers des centres d'accueil à l'écart du littoral.

Près de 1000 places d'hébergement en dehors des Hauts-de-France avaient été réservées et 1244 personnes «ont accepté d'être mises à l'abri», selon un communiqué de la préfecture de la zone de sécurité Nord.

D'après les préfectures, qui évaluaient le nombre de migrants présents à environ 800 pour Calais et 1200 à 1500 pour Loon-Plage, tous se sont vu proposer une mise à l'abri, mais beaucoup ne souhaitent pas s'éloigner de la côte pour ne pas rater une opportunité de traversée.

Cent-trente exilés en situation irrégulière ont «été interpellés en vue d'un placement en retenue administrative», indique le communiqué.

Ces opérations simultanées visent selon la préfecture à «proposer une mise à l'abri de tous les migrants» vivotant sur le littoral, pour mettre fin à leurs «conditions de vie indignes», accentuées ces dernières semaines par d'importantes pluies.

«L'objectif est de sauver les vies», a de son côté affirmé François-Xavier Bieuville, sous-préfet de Dunkerque, alors que les traversées migratoires vers les côtes anglaises se poursuivent malgré les mauvaises conditions météo.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, 128 personnes ont été secourues en mer, à bord de deux embarcations clandestines en difficulté, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué.

Deux migrants se sont noyés le 22 novembre dans le naufrage de leur embarcation à quelques centaines de mètres du rivage, un an après le naufrage migratoire le plus meurtrier survenu dans le détroit du Pas-de-Calais, qui avait fait au moins 27 morts.

Mais les associations, dont plusieurs responsables se sont rendus jeudi sur des campements évacués, tout comme l'évêque d'Arras (Pas-de-Calais), Mgr Olivier Leborgne, dénoncent pour leur part des «expulsions forcées».

«Sans diagnostic médical»

Mgr Leborgne a déploré que les évacuations se fassent sans diagnostic social ni recueil du consentement des migrants. La présidente du Secours catholique, Véronique Devise, a réclamé des solutions d'hébergement des migrants sur le littoral avec l'arrivée de l'hiver.

Yassin Omar, un Soudanais de 18 ans arrivé à Calais il y a quatre mois, a raconté à l'AFP qu'il dormait, avec des compatriotes, quand la police est arrivée vers 5h00. Certains ont été pris par la police, lui est revenu au camp, affirme-t-il. «Mais je n'ai pas retrouvé mon sac, ma couverture, rien».

Selon les autorités britanniques, plus de 27'000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni en traversant la Manche depuis le début de l'année, après un record de 45'000 en 2022.

Pour tenter de tarir ce trafic migratoire, à l'origine de poussées de tension entre Paris et Londres, les autorités françaises procèdent régulièrement sur le littoral à des démantèlements de campements, le plus souvent immédiatement reconstitués.