France France: restrictions renforcées dans trois nouveaux départements

ATS

24.3.2021 - 15:30

Les départements français du Rhône, de l'Aube et de la Nièvre vont s'ajouter aux seize soumis depuis samedi à des mesures de freinage renforcées pour affronter la nouvelle poussée de l'épidémie de Covid-19, en attendant une accélération de la vaccination.

Le taux d'incidence dans le Rhône, et notamment à Lyon, approche la barre des 400, à 383 pour 100'000 habitants, et atteint 329 dans la Nièvre et 445 dans l'Aube, selon Santé Publique France.

«Je parlais devant vous il y a deux semaines de gros temps à venir; nous y sommes», a constaté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal mercredi à l'issue du conseil des ministres, tenu dans la foulée d'un nouveau conseil de défense sanitaire.



«Situation mauvaise»

«La situation épidémique est mauvaise et il nous faut agir, aller plus loin, là où le virus circule le plus, là où la dynamique générale est la plus forte, là où l'hôpital et le plus éprouvé», a-t-il ajouté. Des concertations devaient avoir lieu dans l'après-midi pour faire passer ces départements sous régime renforcé.

Le gouvernement reste fidèle à sa stratégie de territorialisation et de riposte graduée à l'épidémie. Et ce nouveau tour de vis était attendu. Emmanuel Macron avait souligné mardi que «si d'autres territoires» connaissaient la même dégradation de leurs indicateurs, il faudrait «sans doute l'entendre».

Le taux d'incidence dans le Rhône, et notamment à Lyon, approche la barre des 400 pour 100'000 habitants (image d'illustration).
Le taux d'incidence dans le Rhône, et notamment à Lyon, approche la barre des 400 pour 100'000 habitants (image d'illustration).
ATS

Mais épidémiologistes et médecins réclament un confinement strict dans les zones où l'épidémie flambe, comme en région parisienne. «Si ces mesures sont pleinement appliquées, elles auront un effet sur l'incidence dans notre pays» du virus et sur le niveau d'occupation des places en réanimation, a défendu Gabriel Attal.

Eviter un confinement

Comme le président Emmanuel Macron mardi, il a aussi insisté sur la nécessité de recourir, pour les entreprises qui le peuvent, au maximum au télétravail, et a de nouveau promis contrôles et sanctions accrus.

Le Premier ministre Jean Castex «cherche toujours à éviter un troisième confinement», confie à l'AFP une source gouvernementale, alors qu'en Allemagne, la chancelière Angela Merkel, très critiquée pour avoir voulu une mise sous cloche du pays tout entier pour le week-end de Pâques, a dû rétropédaler.

Au sein du gouvernement, une deuxième ministre, celle de la Culture, Roselyne Bachelot, âgée de 74 ans, a été hospitalisée mais dans un «état stable» qui «n'inspire pas d'inquiétudes», a assuré son entourage mercredi matin. La ministre du Travail Elisabeth Borne, hospitalisée lundi, a elle annoncé sa sortie.

«On va dans le mur»

Face à la saturation des services hospitaliers, une partie du monde médical gronde. «On marche sur la tête avec des mesures qui sont complètement déconnectées de la réalité», a estimé Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Tenon à Paris, dénonçant la fermeture de l'activité opératoire pour soigner des patients atteints du Covid.

En Ile-de-France, le semi-confinement est une mesure «hors-temps». «Je ne vois pas comment ça peut freiner... On va dans le mur», a-t-il estimé, appelant l'exécutif à «ne pas perdre le lien avec le terrain, et se méfier aussi de l'opinion publique».

Le nombre de malades du Covid soignés en réanimation augmente régulièrement ces derniers jours, de 4400 dimanche à 4634 mardi, pour se rapprocher du pic de la deuxième vague de l'automne (4900 le 16 novembre).

Depuis samedi, dans 16 départements, dont toute la région parisienne, les Hauts-de-France, une partie de la Normandie et les Alpes-Maritimes, de nouveaux commerces ont fermé, les déplacements sont limités à 10 km, sauf motif dérogatoire. Le gouvernement a renforcé ses appels au télétravail et à ne pas inviter d'amis chez soi.