PolitiqueFrappe meurtrière en Ukraine au lendemain d'un autre bombardement
ATS
4.9.2024 - 11:09
L'Ukraine a essuyé de nouveaux bombardements russes meurtriers mercredi qui ont tué sept personnes dont trois enfants à Lviv (ouest), à des centaines de kilomètres du front. Cela au lendemain d'une frappe particulièrement sanglante à Poltava.
Keystone-SDA
04.09.2024, 11:09
ATS
Moscou intensifie ses attaques sur son voisin depuis que Kiev a lancé le mois dernier une offensive sur la région russe de Koursk, prenant des centaines de kilomètres carrés, en faisant la plus grande avancée d'une armée étrangère sur le sol russe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
«Sept personnes dont des enfants ont trouvé la mort. 40 personnes ont été blessées», a dit le bureau du procureur général ukrainien dans un communiqué sur Telegram mercredi, expliquant que le nombre de blessés était en cours de «clarification «, car «les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent».
Selon le procureur, «plusieurs bâtiments résidentiels dans la partie historique de la ville» ont été touchés, ainsi que des «institutions éducatives et médicales». «J'ai entendu des cris terribles et inhumains», a expliqué Ielyzaveta, 27 ans, une habitante du quartier touché, à l'AFP.
Les immeubles du centre de Lviv sont couverts de suie alors que les voitures calcinées et les débris jonchent le sol, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Mettre fin à la terreur
Dans la nuit de mardi à mercredi, une autre frappe a touché Kryvyï Rig, ville sidérurgique natale du président Volodymyr Zelensky, faisant cinq blessés, a annoncé ce dernier. Selon les autorités régionales, un hôtel a été touché et trois étages ravagés.
Le président ukrainien a réagi mercredi matin dans la foulée, en dénonçant des «attaques terroristes russes» et en appelant une fois encore l'Occident à livrer plus de moyens militaires pour «mettre un terme à la terreur».
Il n'a de cesse de répéter ce message alors que Moscou multiplie les frappes massives, visant les infrastructures énergétiques de l'Ukraine ou ciblant les villes loin du front.
L'Ukraine réclame des moyens de défense antiaérienne et que l'Occident l'autorise à utiliser des missiles à longue portée pour frapper des cibles militaires sur le territoire russe.
Mardi, au moins 53 personnes ont perdu la vie et plus de 200 ont été blessées dans une frappe de missiles balistiques visant la ville de Poltava, dans le centre de l'Ukraine. Les missiles y ont visé un institut militaire et un hôpital voisin.
Les frappes ont créé un début de polémique en Ukraine, des blogueurs militaires ukrainiens dénonçant une concentration excessive de soldats au même endroit.
La députée ukrainienne Maria Bezougla, critique régulière du commandement militaire, a relevé que ce n'est pas la première fois qu'une telle tragédie intervient, reprochant à la hiérarchie de l'armée de ne pas sanctionner les officiers qui permettent de tels rassemblements. «Ces tragédies se répètent sans cesse. Quand cela s'arrêtera-t-il?» a-t-elle réagit sur Telegram.
Le président ukrainien a dit avoir ordonné «une enquête complète et rapide».
Patrimoine mondial
La ville de Lviv est située dans l'ouest de l'Ukraine, à 70 km de la frontière polonaise et près de 1000 km du front. Elle est relativement épargnée par les missiles russes en comparaison aux villes de l'est, du sud et du centre mais la cité est néanmoins régulièrement visée.
Marquée par son héritage polonais et austro-hongrois, Lviv a un centre historique classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a été touché, selon le chef de l'administration militaire de la ville, Maksym Kozytskiï. «L'attaque nocturne à Lviv a endommagé au moins sept objets architecturaux d'importance locale», a-t-il expliqué sur Telegram.
A Kiev, les résultats des attaques massives russes de début août se font encore sentir et les coupures d'électricité sont quotidiennes dans la capitale.
Le directeur de l'opérateur du réseau électrique ukrainien, Ukrenergo, a été démis de ses fonctions lundi, une décision critiquée par des membres du conseil de surveillance qui dénoncent une ingérence politique.