Abattu par erreur Funérailles d'un otage, l'armée accusée de l'avoir «assassiné»

ATS

17.12.2023 - 22:15

Le frère de l'un des trois otages abattus par erreur par l'armée israélienne dans la bande de Gaza a accusé dimanche lors de ses funérailles ceux qui l'ont «abandonné» de l'avoir aussi «assassiné». L'armée affirme avoir tiré les leçons de sa méprise.

La famille et les amis d'Alon Shamriz, 26 ans, se recueillent sur sa tombe après ses funérailles dans le cimetière du kibboutz Shefayim, dans le sud d'Israël, le dimanche 17 décembre 2023.
La famille et les amis d'Alon Shamriz, 26 ans, se recueillent sur sa tombe après ses funérailles dans le cimetière du kibboutz Shefayim, dans le sud d'Israël, le dimanche 17 décembre 2023.
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«Tu avais pourtant fait tout ce qu'il fallait», a déclaré Ido Shamriz en s'adressant à son frère Alon, 26 ans, lors de son enterrement à Shefayim, un kibboutz situé au nord de Tel-Aviv.

Enlevé le 7 octobre, il a été abattu avec deux autres otages, alors qu'ils criaient à l'aide en hébreu, brandissaient un drapeau blanc et étaient torse nus, par peur d'être pris pour des hommes du Hamas.

Messages écrits avec de la nourriture

L'armée israélienne a publié dimanche soir des photos qu'elle dit avoir prises sur les lieux du drame, dans la bande de Gaza. On y voit des messages en hébreu tracés sur des pièces de tissu blanc où on peut lire: «S.O.S», «A l'aide» ou «3 otages».

Les messages ont manifestement été écrits à l'aide de reliefs de repas, a précisé l'armée. «D'après notre enquête sur le terrain, il ressort que les trois otages ont séjourné un certain temps dans le bâtiment où ces messages ont été retrouvés».

«Leçons tirées»

Depuis l'annonce de cette méprise et face à la colère des Israéliens, l'armée n'a cessé de communiquer, affirmant en avoir «tiré les leçons». La pression des proches d'otages appelant à la reprise des négociations avec le Hamas ne faiblit pas pour autant.

Des centaines de personnes ont défilé samedi soir à Tel-Aviv avant de camper devant le ministère de la Défense pour réclamer un retour de leurs proches.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a dit samedi avoir le «coeur brisé», mais vouloir «maintenir la pression militaire», tandis que le Hamas fait d'une trêve le préalable à tout accord.

L'armée a dit regretter un «événement tragique», survenu dans un secteur de Gaza où les soldats font face à une «grande pression», d'"intenses combats» et «de nombreuses embuscades». Elle a néanmoins parlé d'une «violation des règles d'engagement» et une enquête est en cours.

«Septante jours d'enfer»

«Tu as survécu à 70 jours d'enfer», a déclaré Dikla, la mère d'Alon, lors de son éloge funèbre. «Un instant de plus et tu aurais été dans mes bras».

Quelque 250 personnes ont été prises en otage lors de l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, qui a fait environ 1140 morts, en majorité des civils, selon Tel Aviv. A ce jour, 129 otages seraient toujours retenus à Gaza.