Génocide arménienGénocide arménien: ambassadeur américain convoqué par Ankara
ATS
25.4.2021 - 02:13
25.04.2021, 02:13
26.04.2021, 08:48
ATS
Le ministre turc des affaires étrangères a convoqué samedi l'ambassadeur américain pour protester contre la reconnaissance, par le président des Etats-Unis Joe Biden, du génocide arménien. Ce génocide est reconnu par plus de vingt pays, mais est contesté par Ankara.
La reconnaissance du génocide arménien par le président américain a suscité la colère de la Turquie. Son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé «la politisation par des tiers» de ce débat, dans un message adressé au patriarche arménien à Istanbul.
Avant de convoquer l'ambassadeur américain, le ministre turc des affaires étrangères avait indiqué que la Turquie n'avait «de leçons à recevoir de personne sur son histoire». «Nous rejetons et dénonçons dans les termes les plus forts la déclaration du président des Etats-Unis concernant les événements de 1915», avait ajouté son ministère.
Joe Biden, qui avait promis pendant sa campagne électorale de prendre l'initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision M. Erdogan dans une conversation téléphonique. Les deux dirigeants sont convenus de se rencontrer en juin en marge du sommet de l'OTAN à Bruxelles.
Déjà reconnu par le congrès américain
Le congrès des Etats-Unis d'Amérique a reconnu le génocide arménien en décembre 2019 à l'occasion d'un vote symbolique, mais l'ancien président américain Donald Trump, qui entretenait d'assez bonnes relations avec Recep Tayyip Erdogan, avait refusé d'utiliser ce mot, parlant seulement d'"une des pires atrocités de masse du XXe siècle».
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique pendant la Première guerre mondiale par les troupes de l'empire ottoman, alors allié à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie. Ils commémorent ce génocide chaque année le 24 avril.
La Turquie, issue du démantèlement de l'empire en 1920, reconnaît des massacres, mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d'une famine, dans laquelle 300'000 à 500'000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.