Climat Gaz à effet de serre: l'ONU pessimiste sur la réduction d'ici 2030

ATS

2.11.2017 - 12:56

L'ONU appelle notamment à diminuer les pollutions de courte durée (archives).
L'ONU appelle notamment à diminuer les pollutions de courte durée (archives).
SDA

Les émissions de gaz à effet de serre atteindront d'ici 2020 probablement la partie haute des scénarios pour limiter le réchauffement à 1,5 ou 2°C. L'ONU a estimé mardi à Genève que les engagements des Etats laisseront un décalage d'émissions de 70% d'ici 2030.

Il faut une accélération rapide des actions et des plans nationaux étendues à plus long terme, estime ONU Environnement dans un rapport. Depuis trois ans, les émissions de CO2 sont restées stables, mais le total de celles de gaz à effet de serre, dont elles constituent environ 70%, "continue d'augmenter lentement".

Le rapport déplore une différence "significative" entre les engagements actuels des Etats et les besoins pour honorer l'accord de Paris. L'ONU appelle notamment à diminuer les polluants de courte durée. Et également à favoriser la reforestation ou la réhabilitation de terres détériorées.

Pour atteindre les niveaux prévus d'ici 2030 pour une limitation du réchauffement à 2°C, le décalage est actuellement de 11 à 13,5 gigatonnes d'équivalents de CO2 (GtCO2). Pour 1,5°C, il est de 16 à 19,5 GtCO2.

Pour autant, des investissements sur de nouvelles technologiques dans plusieurs secteurs, à moins de 100 dollars par tonne, pourraient réduire les émissions de plus de 35Gt par an d'ici 2030. Ils seraient alors largement suffisants pour réduire le décalage actuel observé entre les engagements des différents Etats et les besoins.

Moins de charbon, mais

Les raisons principales de la stabilisation sur le CO2 sont liées au ralentissement de l'utilisation de charbon depuis 2011, notamment en Chine et aux Etats-Unis. L'augmentation des énergies renouvelables en Asie et une efficience énergétique à la hausse dans l'économie mondiale sont aussi mentionnées.

Mais cette situation pourrait encore changer si la croissance économique s'accélère, avertit aussi l'ONU. Le maintien d'investissements dans l'industrie du charbon provoquera par ailleurs des émissions à long terme. Il faut éviter de nouvelles centrales tout en prenant en compte l'impact sur l'emploi et le basculement vers d'autres types d'énergie, affirme le rapport.

Selon ONU Environnement, il faudra que 80 à 90 % des réserves mondiales de ce minerai restent dans le sol pour atteindre les objectifs climatiques. De même que 35% du pétrole et 50% du gaz.

Parmi les Etats, les pays du G20 devraient pouvoir honorer la fourchette moyenne de leurs objectifs d'ici 2020. La Chine, l'UE, l'Inde et le Japon devraient atteindre leurs engagements. La plupart des estimations concluent à la même évaluation pour l'Australie, le Brésil et la Russie.

Pas de donnée sur la Suisse

En revanche, tous les pays du nord du continent américain, la Corée du Sud et l'Afrique du Sud devront probablement recourir aux mesures compensatoires. Et d'autres pays encore ont établi des engagements pour la période après 2020 seulement.

Pour 2030, tous les BRICS sauf l'Afrique du Sud (Brésil, Chine, Russie et Inde) devraient honorer ce qu'ils ont annoncé. Les autres membres du G20 auront besoin de davantage d'efforts. Aucune indication n'est donnée pour la Suisse.

Si les contributions nationales sont entièrement mises en oeuvre, le budget carbone pour limiter à 2°C le réchauffement avec une probabilité de deux tiers sera utilisé à 80% d'ici 2030. Celui pour une limitation à 1,5°C avec une probabilité de 50% sera entièrement épuisé. Par ailleurs, des actions régionales ou non étatiques peuvent également contribuer à réduire un peu le décalage des émissions de gaz à effet de serre.

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