Aide humanitaire pour Gaza Biden et Sissi annoncent l'ouverture du passage de Rafah

ATS

19.10.2023 - 06:58

L'Egypte et les Etats-Unis ont annoncé jeudi le passage «durable» de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza via le point de passage de Rafah. Des centaines de camions d'aide stationnent aux portes de l'enclave palestinienne pilonnée sans répit par Israël.

Après sa visite mercredi en Israël, le président américain Joe Biden a affirmé lors d'un entretien avec les journalistes à bord de son avion, pendant une escale en Allemagne, que son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, avec lequel il venait de s'entretenir une demi-heure, avait «accepté» de «laisser jusqu'à 20 camions traverser» au passage de Rafah. C'est le seul point qui n'est pas contrôlé par Israël.

M. Biden a toutefois précisé que cette aide ne pourra vraisemblablement pas arriver avant vendredi en raison de travaux à faire sur la route, détruite par les bombardements israéliens. «Ils doivent combler les nids-de-poule pour faire passer ces camions», a-t-il déclaré, soulignant que cela devrait prendre «à peu près huit heures» jeudi.

Le président américain a aussi commenté que ce convoi n'était potentiellement qu'un début. «Nous voulons faire passer autant de camions que possible. Il y en a, je crois 150 environ», a-t-il dit.

Feu vert de Netanyahou

Dans la foulée, le porte-parole de la présidence égyptienne a confirmé que MM. Sissi et Biden, qui se sont entretenus au téléphone mercredi soir, s'étaient mis d'accord «sur l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza via le terminal de Rafah, de manière durable».

Auparavant, M. Biden avait assuré qu'Israël avait donné son feu vert. «Israël n'empêchera pas l'aide humanitaire depuis l'Egypte tant qu'il s'agit de nourriture, d'eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza», avait confirmé le bureau du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

Israël a cependant mis une condition: cette aide ne transitera pas par son territoire, tant que les otages détenus par le Hamas ne seront pas libérés. Le mouvement palestinien affirme détenir entre 200 et 250 otages, au moins 199, selon Israël. Leur libération est d'une «absolue priorité», a dit M. Biden.

Washington voudrait que Le Caire accepte par ailleurs d'ouvrir sa frontière dans l'autre sens pour laisser sortir des civils palestiniens, notamment porteurs de passeports américains. «Nous allons faire sortir des gens», a dit Joe Biden, sans plus de détails.

Sommet à Amman annulé

Il devait initialement rencontrer Abdel Fattah al-Sissi en personne en Jordanie, avec le roi Abdallah II de Jordanie et le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, mais cette réunion avait été annulée après la frappe meurtrière sur un hôpital de Gaza, dont Israël et Palestiniens se renvoient mutuellement la responsabilité.

Joe Biden, qui ne s'est donc rendu qu'en Israël mercredi, pour affirmer son soutien au pays, s'était engagé à appeler les dirigeants égyptien et palestinien dans l'avion du retour.

Lors de son escale en Allemagne, le président américain a dit avoir été «très franc avec les Israéliens» concernant les besoins d'apporter de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. «Si vous avez l'opportunité d'alléger les souffrances, vous devriez le faire. Point! Et si vous ne le faites pas, vous allez perdre en crédibilité à travers le monde», a-t-il déclaré.

Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils, le jour de l'attaque du Hamas le 7 octobre, la plus meurtrière ayant visé Israël depuis sa création en 1948. En représailles, Israël bombarde sans relâche le petit territoire surpeuplé de Gaza, où au moins 3478 personnes ont été tuées, en majorité des civils palestiniens, selon les autorités locales.