Gaza Entrée en vigueur de la trêve entre Israël et le Hamas

ATS

24.11.2023 - 04:03

Une trêve de quatre jours entre le Hamas et Israël est entrée en vigueur vendredi à 07h00 locales dans la bande de Gaza. Elle doit être suivie dans l'après-midi par la libération d'otages retenus dans le territoire palestinien en échange de prisonniers palestiniens.

Le Qatar, médiateur clé avec l'Egypte et les Etats-Unis, avait obtenu mercredi un accord portant sur une trêve de quatre jours renouvelable, doublée d'un échange de 50 otages retenus à Gaza contre 150 détenus palestiniens.

L'entrée en vigueur de cette «pause humanitaire», initialement prévue jeudi, avait été repoussée à vendredi 07h00 locales (06h00 en Suisse) au 49e jour de la guerre entre le Hamas et Israël. Les premières libérations d'otages, treize 13 femmes et enfants, sont attendues aux alentours de 16h00.

Raid dans un hôpital

Environ deux heures avant l'entrée en vigueur de la trêve, le directeur général du ministère de la santé de l'administration du Hamas, Mounir Al-Bursh, a déclaré à l'AFP que des soldats israéliens «menaient un raid dans l'hôpital indonésien», où 200 patients sont toujours traités.

Interrogée, l'armée israélienne n'a pas fait de commentaires sur la situation dans cet hôpital, mais a indiqué que les sirènes d'alarme anti-roquettes avaient retenti dans un kibboutz à la bordure de la bande de Gaza.

Le Hamas a confirmé «un arrêt complet des activités militaires» pendant quatre jours, période pendant laquelle 50 otages seront libérés, en contrepartie pour chacun de la libération de «trois prisonniers palestiniens».

Une source sécuritaire égyptienne a indiqué qu'une délégation sécuritaire égyptienne sera présente à Jérusalem et Ramallah pour s'assurer du «respect de la liste» des prisonniers palestiniens libérés.

Des responsables sécuritaires israéliens, accompagnés du personnel de la Croix-Rouge et d'agents égyptiens, seront déployés de leur côté au «hall égyptien» du poste-frontière de Rafah afin de recevoir les otages libérés de Gaza qui s'envoleront ensuite de l'aéroport al-Arish vers Israël, selon cette source.

Un premier pas

Une source au sein du Hamas a indiqué à l'AFP que la libération des otages à Rafah se fera «en secret, loin de la presse».

Les autorités israéliennes doivent, elles, recevoir la veille au soir de chaque libération la liste des otages devant être relâchés le lendemain.

Israël a diffusé une liste de 300 Palestiniens susceptibles d'être libérés au total, comptant 33 femmes et 267 jeunes de moins de 19 ans. Parmi ces détenus, 49 sont membres du Hamas.

«Nous avons posé comme condition que [...] les prisonniers femmes et enfants palestiniens» soient libérés «par ordre d'ancienneté» en détention, a déclaré Bassem Naïm, haut cadre du Hamas.

La communauté internationale a salué l'accord de trêve, y voyant un premier pas vers un éventuel cessez-le-feu durable.

Disant «travailler à une solution politique à long terme à cette crise», le chef de la diplomatie britannique David Cameron a rencontré jeudi le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Il doit s'entretenir vendredi avec des responsables palestiniens.

Retour à la guerre annoncé

En Israël, le gouvernement et l'armée se sont engagés à «poursuivre» les combats afin «d'éliminer» le Hamas au terme de cette trêve renouvelable. «Nous n'arrêtons pas la guerre. Nous continuerons jusqu'à la victoire», a affirmé le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi.

«Prendre le contrôle du nord de la bande de Gaza est la première étape d'une longue guerre et nous nous préparons pour les prochaines phases», a précisé le porte-parole de l'armée Daniel Hagari.

Mais cette trêve «ne peut pas seulement être une pause», a déclaré l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, appelant à l'utiliser pour empêcher la reprise des combats dans la bande de Gaza.

La guerre a été déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien. Selon les autorités, 1200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et environ 240 personnes enlevées le jour de l'attaque.

En représailles, Israël, qui a promis «d'anéantir» le Hamas, bombarde sans relâche la bande de Gaza, où 14'854 personnes ont été tuées, dont 6150 enfants, selon le gouvernement du Hamas.