GazaLes efforts s'intensifient pour un cessez-le-feu
olpe
1.2.2024 - 12:26
Les efforts s'intensifient en vue d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Pendant ce temps, les combats et les raids israéliens meurtriers se poursuivent jeudi dans l'enclave palestinienne en dépit d'une situation humanitaire désastreuse.
01.02.2024, 12:26
01.02.2024, 13:17
ATS
Des témoins ont fait état de frappes israéliennes à proximité de l'hôpital Nasser de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire, en partie détruite, où se cachent selon Israël des dirigeants locaux du mouvement islamiste palestinien.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui vit en exil au Qatar, est attendu en Egypte jeudi ou vendredi pour discuter d'un nouvel arrêt des combats, près de quatre mois après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.
Ces discussions doivent porter sur une proposition formulée lors d'une récente réunion à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.
Une trêve de six semaines
Selon une source du Hamas, le mouvement islamiste examine une proposition en trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer entre 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d'aide pourront entrer chaque jour dans le territoire palestinien.
Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza le jour de l'attaque du Hamas, dont une centaine ont été libérées fin novembre à la faveur d'une première trêve, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Selon les autorités israéliennes, 132 otages restent détenus à Gaza, dont 29 seraient morts.
Pour appuyer les efforts en vue d'une deuxième trêve, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken va retourner «dans les prochains jours» au Moyen-Orient, a indiqué un responsable américain.
Pour le moment, le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, réclame un cessez-le-feu total en préalable à tout accord, notamment sur la libération des otages.
«Pas à n'importe quel prix»
Le gouvernement israélien évoque de son côté une possible trêve mais continue d'affirmer qu'il ne mettra fin à son offensive à Gaza qu'une fois le Hamas éliminé, les otages libérés et après avoir reçu des garanties sur la sécurité future d'Israël.
«Nous travaillons à obtenir une autre entente pour la libération de nos otages, mais pas à n'importe quel prix», a déclaré mardi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois des familles d'otages pour une libération et de membres de son gouvernement, hostiles à une entente qui serait trop généreuse selon eux pour les Palestiniens.
La guerre a éclaté le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a fait environ 1140 morts, majoritairement des civils. La vaste opération militaire lancée par Israël en riposte a elle coûté la vie à 26'900 personnes, principalement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien.
L'armée israélienne a annoncé avoir «éliminé des dizaines de terroristes» mercredi dans la bande de Gaza et détruit «un lanceur de missile de longue portée» à Khan Younès.
Population «au bord du gouffre»
L'ONU a elle fait état jeudi «d'intenses bombardements», en particulier à Khan Younès, indiquant que 184'000 Palestiniens s'étaient inscrits pour demander une aide humanitaire après avoir été contraints de quitter la partie ouest de la ville, où se concentrent les opérations militaires israéliennes.
Dans le territoire palestinien dévasté, totalement assiégé par Israël, la population «meurt de faim» et «est poussée au bord du gouffre», a dénoncé un responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan.
D'après un rapport de la Conférence de l'ONU sur le commerce et le développement (Cnuced), la moitié des bâtiments de Gaza est endommagée et le territoire est «inhabitable».
Les opérations de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) sont en outre menacées après que des pays donateurs ont suspendu leur contribution dans la foulée d'accusations d'Israël à l'encontre de 12 employés de l'agence soupçonnés d'implication dans l'attaque du 7 octobre.
Initiative colombienne
En marge de la médiation menée par les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte, le président colombien Gustavo Petro, qui soutient ouvertement la cause palestinienne, a proposé la mise sur pied d'une «commission de paix composée de différents pays» pour assurer les libérations et la fin des combats.
Hors de Gaza, le conflit risque toujours d'embraser d'autres régions du Moyen-Orient. Les rebelles Houthis du Yémen, qui depuis la mi-novembre ciblent le transport maritime international en «solidarité» avec Gaza, ont revendiqué dans la nuit une attaque contre un navire américain dans le golfe d'Aden.
Peu après, Washington a annoncé avoir détruit au Yémen dix drones d'attaque et un poste de commandement des Houthis.