Guerre à GazaNetanyahu propose son premier plan «d'après-guerre»
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23.2.2024 - 21:11
Benjamin Netanyahu a proposé son premier plan pour «l'après-guerre» avec le Hamas. Il prévoit notamment le maintien du «contrôle sécuritaire» d'Israël en Cisjordanie occupée et à Gaza, une éventualité aussitôt rejetée par l'Autorité palestinienne et le Hamas.
Keystone-SDA, cc
23.02.2024, 21:11
ATS
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a aussi réagi en affirmant l'opposition des Etats-Unis à toute «réoccupation» de Gaza.
Le document en plusieurs points, que le premier ministre israélien a soumis jeudi soir au cabinet de sécurité et que l'AFP a pu consulter vendredi, rappelle en préambule les objectifs de l'armée à Gaza: démantèlement du Hamas et du Jihad islamique et libération de tous les otages encore retenus.
Liberté d'action totale à Gaza
L'armée israélienne «exercera un contrôle sécuritaire sur toute la zone à l'ouest de la Jordanie, y compris la bande de Gaza» et ce «pour empêcher le renforcement sur place des éléments terroristes» et endiguer «les menaces contre Israël», détaille le document. L'Etat hébreu conservera «sa liberté d'action opérationnelle dans toute la bande de Gaza, sans limite de temps», poursuit le texte.
A la frontière stratégique entre l'Egypte et le sud de la bande de Gaza, où le Hamas avait creusé depuis plus d'une décennie des tunnels pour la contrebande d'armes, Israël «maintiendra un bouclage» en «coopération avec l'Egypte et avec l'aide des Etats-Unis» afin d'éviter un réarmement des factions palestiniennes sur place, précise le document.
Parmi les autres dispositions, la «démilitarisation complète de Gaza (...) au-delà de ce qui est nécessaire pour les besoins du maintien de l'ordre», ainsi que «la déradicalisation dans toutes les institutions religieuses, éducatives et sociales de Gaza».
«Perpétuer l'occupation»
A l'instar du projet présenté début janvier par le ministre de la Défense Yoav Gallant, le plan Netanyahu prévoit que l'administration de bande de Gaza soit confiée à des «fonctionnaires locaux ayant une expérience administrative» et qui ne sont «pas liés à des pays ou à des entités qui soutiennent le terrorisme».
Le projet ne mentionne pas l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, rival des islamistes du Hamas et qui siège en Cisjordanie occupée, sans toutefois explicitement exclure sa participation à la gestion de Gaza. Surtout, le plan ne prévoit pas la création d'un Etat de Palestine indépendant, une perspective à nouveau prônée par Washington, Londres et Paris.
«Les plans proposés par Netanyahu visent à perpétuer l'occupation israélienne des territoires palestiniens et à empêcher la création d'un État palestinien», a commenté vendredi Nabil Abou Rudeinah, porte-parole de Mahmoud Abbas.
Seul un plan reconnaissant Gaza comme une partie intégrante d'«un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale sera acceptable. Tout projet contraire est voué à l'échec. Israël ne réussira pas à modifier la réalité géographique et démographique de la bande de Gaza», a-t-il indiqué dans un communiqué.
«Jamais»
Un responsable du Hamas à Beyrouth, Oussama Hamdane, a pour sa part affirmé que le plan israélien ne réussirait «jamais».
L'annonce de ce plan intervient alors que les pourparlers s'intensifient pour une trêve de plusieurs semaines dans les affrontements à Gaza et la libération des quelque 130 otages toujours entre les mains du Hamas.
Une délégation israélienne menée par le chef du Mossad, les services de renseignement extérieurs, est d'ailleurs arrivée vendredi à Paris, afin de favoriser un accord.
L'Unrwa en point de mire
Le plan Netanyahu prévoit en outre le démantèlement de l'agence des Nations unies pour le soutien des réfugiés palestiniens (Unrwa), dont plusieurs employés ont été accusés par Israël d'avoir participé à l'attaque du Hamas du 7 octobre. L'ONU a licencié les employés accusés par Israël et entamé une enquête interne sur l'Unrwa. Plusieurs pays ont suspendu leur financement à l'agence.
Le chef de l'Unrwa, le Suisse Philippe Lazzarini avait souligné jeudi que l'agence, principale source d'aide au civils à Gaza, a atteint un «point de rupture» avec les appels répétés d'Israël à son démantèlement et le gel des financements de donateurs face à des besoins humanitaires.
«Je crains que nous soyons au bord d'une catastrophe monumentale avec des graves implications pour la paix, la sécurité et les droits humains dans la région», a-t-il ajouté.