GazaLa réponse du Hamas à une proposition de trêve se fait attendre
ATS
2.5.2024 - 12:53
L'armée israélienne a continué de bombarder jeudi la bande de Gaza. La réponse du Hamas à une proposition de trêve se fait attendre, jetant le doute sur un possible accord après bientôt sept mois de guerre.
Keystone-SDA
02.05.2024, 12:53
02.05.2024, 12:54
ATS
Israël et les pays médiateurs attendent toujours une réponse du mouvement islamiste à une proposition portant sur une trêve de 40 jours associée à une libération d'otages retenus dans le territoire palestinien, en échange de Palestiniens détenus par Israël.
En visite mercredi en Israël, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, dont le pays est un soutien indéfectible de cet Etat, a appelé le Hamas à dire «oui» à un accord qu'il a jugé «extraordinairement généreux» de la part d'Israël.
Il a aussi exhorté Israël à renoncer à une offensive terrestre potentiellement dévastatrice sur la ville de Rafah, transformée en un gigantesque camp de réfugiés à la lisière sud de la bande de Gaza.
Près de 30 morts supplémentaires
En l'absence d'avancées, Israël poursuit son offensive meurtrière déclenchée le 7 octobre après une attaque menée par le Hamas sur le sol israélien.
Au moins 28 personnes ont été tuées en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des bombardements ont visé le nord, le centre et le sud du territoire assiégé par Israël, en grande partie transformé en champ de ruines.
Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël. Depuis, les tentatives de médiation menées par le Qatar, les Etats-unis et l'Egypte sont restées vaines.
Le Hamas veut un cessez-le-feu permanent
Le mouvement islamiste, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, maintient ses exigences, en premier lieu un cessez-le-feu permanent en préalable à tout accord, ce qu'Israël a toujours refusé.
Un haut responsable du Hamas, Oussama Hamdan, a déclaré à l'AFP que la position du mouvement était pour l'instant «négative» mais que les discussions se poursuivaient. «La situation est sensible», a ajouté Zaher Jabareen, membre de l'équipe de négociation du Hamas.
Attaque sur Rafah prévue dans tous les cas
Israël de son côté se dit déterminé à poursuivre l'offensive jusqu'à la «victoire totale» sur le Hamas. Pour atteindre cet objectif, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de lancer, «avec ou sans accord» de trêve, une offensive terrestre à Rafah, dernier grand bastion selon lui du Hamas, où s'entassent un million et demi de Palestiniens, en majorité déplacés par la guerre.
Antony Blinken a réaffirmé mercredi l'opposition de Washington à «une opération militaire d'ampleur» à Rafah, comme de nombreuses capitales et organisations humanitaires qui redoutent de lourdes pertes civiles.
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, selon le Pentagone, a souligné la nécessité «d'un plan crédible pour évacuer les civils», lors d'un entretien téléphonique avec son homologue israélien Yoav Gallant.
Bombes sur Khan Younès, déjà rasée
L'offensive israélienne dans le territoire palestinien a fait jusqu'à présent 34'596 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Dans le sud de la bande de Gaza, des frappes aériennes ont visé jeudi la ville de Khan Younès, déjà rasée après des mois de combats, et des tirs d'artillerie ont été signalés aux abords de Rafah, selon des témoins et un correspondant de l'AFP.
Des témoins ont aussi fait état de bombardements et de combats accompagnés de tirs d'artillerie dans la ville de Gaza, dans le nord, ainsi qu'à Nousseirat, dans le centre du territoire.
Danger des munitions non explosées
La guerre a provoqué d'immenses destructions dans le petit territoire, où il y a aujourd'hui plus de débris et de gravats à déblayer qu'en Ukraine, a affirmé mercredi un responsable des opérations de déminage de l'ONU.
Un responsable de la Défense civile de Gaza, Mohammed Al-Mughayyir, a averti jeudi du danger lié à la présence de munitions non explosées. «Il y a plus de dix explosions chaque semaine due à leur manipulation par des enfants et des civils, qui provoquent des décès ou de graves blessures», a-t-il dit à l'AFP.
Rétablir des services médicaux, envers et contre tout
Dans un atelier de Rafah, Youssef Harazi, un mécanicien, espère la fin des bombardements. «La guerre nous a profondément marqués. Nous ne trouvons pas de répit physique ou mental», a-t-il témoigné.
Non loin de là, des médecins ont commencé à remettre en service l'hôpital Nasser de Khan Younès, dévasté par les combats, après avoir reçu du matériel neuf.
«Notre priorité était de rouvrir le service des urgences, nous avons réussi à le rééquiper presque entièrement, en utilisant ce qui est disponible à l'intérieur du complexe, en empruntant à d'autres hôpitaux ou en comptant sur l'aide étrangère», a expliqué à l'AFP le directeur de l'hôpital, Atef al-Hout.
Aide toujours insuffisante
L'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes, principalement depuis l'Egypte, via Rafah, dans le territoire de 2,4 millions d'habitants menacé de famine.
Les Etats-Unis font pression sur Israël pour laisser entrer plus d'aide humanitaire. «Les progrès sont réels, mais vu les besoins immenses à Gaza, ils doivent être accélérés», a déclaré mercredi Antony Blinken.
Après le point de passage de Kerem Shalom, Israël a ouvert, pour la première fois depuis le début de la guerre, le passage d'Erez donnant accès au nord de la bande de Gaza pour l'aide venant de Jordanie.