Grève en France Gouvernement Macron ferme sur les retraites

ATS

6.12.2019 - 22:14

«Je ne crois pas que les Français puissent durablement accepter des régimes qui conduisent aujourd'hui certains à partir, alors qu'ils font le même métier, avec un peu plus et plus tôt que d'autres», a insisté le Premier ministre.
«Je ne crois pas que les Français puissent durablement accepter des régimes qui conduisent aujourd'hui certains à partir, alors qu'ils font le même métier, avec un peu plus et plus tôt que d'autres», a insisté le Premier ministre.
Source: KEYSTONE/AP AFP/ALAIN JOCARD

Un système de retraites universel «implique la disparition des régimes spéciaux», a réaffirmé vendredi Edouard Philippe. Il a dit sa «disposition totale» à négocier des «transitions progressives» alors que le mouvement de grève se poursuit contre la réforme.

Depuis le perron de Matignon, le chef du gouvernement a précisé qu'il allait présenter «l'intégralité du projet du gouvernement» de réforme des retraites mercredi 11 décembre à midi. Cela au lendemain de nouveaux échanges entre les partenaires sociaux, le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye et la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn.

«Je le dis tranquillement: la mise en place d'un système universel de retraite implique la disparition des régimes spéciaux. Je ne crois pas que les Français puissent durablement accepter des régimes qui conduisent aujourd'hui certains à partir, alors qu'ils font le même métier, avec un peu plus et plus tôt que d'autres», a insisté le Premier ministre.

Pas de «brutalité»

Mais sa «logique ne sera jamais celle de la confrontation», a-t-il ajouté, en récusant toute «brutalité» dans la mise en place du futur système.

«Il ne serait pas raisonnable, pas acceptable, pas juste de changer les règles en cours de partie», a ainsi développé le chef du gouvernement, en s'adressant aux salariés de la SNCF et de la RATP.

«C'est la raison pour laquelle j'ai indiqué, et je répète aujourd'hui, ma disposition totale pour faire en sorte que les transitions soient progressives», a-t-il souligné.

Le Premier ministre «reste sourd aux exigences du monde du travail», a réagi le syndicat CGT, pour qui «rien ne change dans l'objectif du gouvernement».

Poursuite de la grève

La France a connu jeudi une mobilisation massive à l'appel des syndicats, à l'exception de la CFDT, et la grève se poursuivait vendredi notamment dans les transports. Répercussions directes en Suisse: seul un aller et retour Paris-Bâle en TGV était prévu ce vendredi.

En revanche, un retour à la normale se profile dans le ciel français: les compagnies aériennes Air France, Transavia et EasyJet ne prévoient pas d'annulations de vols samedi.

Les syndicats opposés à la réforme des retraites ont décidé d'une nouvelle journée de grèves et manifestations mardi.

Ces syndicats contestent le «système universel» par points censé remplacer à partir de 2025 les 42 régimes de retraite existants (général, des fonctionnaires, privés, spéciaux, autonomes, complémentaires). L'exécutif promet un dispositif «plus juste», quand les opposants redoutent une «précarisation» des retraités.

Message aux enseignants

Dans ce cadre, M. Philippe a de nouveau adressé un message aux enseignants pour qui le système universel, «ce n'est pas la baisse des pensions des enseignants».

«Au contraire, c'est la revalorisation progressive de leur traitement de façon à ce que leur pension, leur pouvoir d'achat, au moment des retraites ne baissent pas», a-t-il fait valoir, laissant entrevoir des compensations puisque «l'application absurde des nouvelles règles les pénaliserait».

Le chef du gouvernement présentera le projet du gouvernement mercredi au Conseil économique, social et environnemental (CESE), instance qui est «la chambre du dialogue social et des corps intermédiaires», a-t-il souligné.

«Je crois au dialogue social», a assuré M. Philippe, en observant qu'il était arrivé «que certains critiquent le gouvernement pour la verticalité avec laquelle il aurait pris des décisions». Or, le projet du gouvernement prendra «en compte bien des propositions formulées par les organisations syndicales», a-t-il affirmé.

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