Politique Grève en Grèce: échauffourées lors des manifestations contre la flambée des prix

ATS

9.11.2022 - 14:57

Un groupe de manifestants a lancé des cocktails Molotov en queue d'un cortège sur la place Syntagma, en bas du Parlement grec. La police a répondu en tirant des gaz lacrymogènes, a constaté une photographe de l'AFP.
Un groupe de manifestants a lancé des cocktails Molotov en queue d'un cortège sur la place Syntagma, en bas du Parlement grec. La police a répondu en tirant des gaz lacrymogènes, a constaté une photographe de l'AFP.
ATS

Des échauffourées ont eu lieu entre la police grecque et des manifestants alors que 20'000 personnes protestaient mercredi à Athènes contre la flambée des prix. Cela à l'occasion d'une grève générale dans toute la Grèce.

Un groupe de manifestants a lancé des cocktails Molotov en queue d'un cortège sur la place Syntagma, en bas du Parlement grec. La police a répondu en tirant des gaz lacrymogènes, a constaté une photographe de l'AFP.

Au total, 20'000 personnes ont manifesté contre le coût de la vie et la hausse des prix de l'énergie dans la capitale grecque, soit deux fois plus de manifestants que lors d'une mobilisation en avril, selon des chiffres de la police.

Objets incendiaires

Devant le ministère des Finances, un petit groupe de protestataires a lancé des objets incendiaires pour tenter de mettre le feu à un véhicule tandis que d'autres projetaient de la peinture rouge sur l'entrée de la Banque centrale de Grèce, selon un autre journaliste de l'AFP.

Le cortège du syndicat communiste Pame était le plus important avec 14'000 personnes, selon la police. «La cherté de la vie est intolérable» était inscrit sur une de ses banderoles.

Incidents à Thessalonique

A Thessalonique, deuxième ville du pays, des incidents limités ont eu lieu à la fin d'une manifestation de 8000 personnes. La police a également tiré des gaz lacrymogènes après des cocktails Molotov lancés contre les forces anti-émeutes, selon un journaliste de l'AFP.

La grève générale, à l'appel des syndicats du privé et du public, a notamment touché les transports publics, les écoles, les universités, les hôpitaux – avec toutefois du personnel d'astreinte – et les médias, aucun journal radio-télévisé n'était diffusé.

Les transports en commun (bus, métro, tramway et le train interurbain ainsi que les taxis) ont en grande partie cessé de fonctionner et aucune liaison maritime n'était assurée entre le continent et les îles de la mer Égée (est) et Ionienne (ouest) en raison de la participation du syndicat des marins (PNO) à la grève.

Pour des salaires plus élevés

«Nous réclamons la hausse des salaires et une protection sociale pour tout le monde», pouvait-on lire sur la grande affiche de la Confédération des salariés du privé GSEE, la plus grande du pays.

«Ce sont les salariés qui payent le coût de la cherté de la vie», a quant à lui fustigé le syndicat des fonctionnaires l'Adedy, appelant également à des rassemblements à travers le pays en fin matinée.

Le gouvernement a annoncé débloquer une enveloppe de 5,5 milliards d'euros avec une aide exceptionnelle de 250 euros pour les plus faibles revenus qui voient notamment les factures d'électricité grimper, des aides au logement pour les étudiants, et une subvention d'urgence pour les agriculteurs.

Mais les syndicats estiment que ces aides s'inscrivent dans la campagne «pré-électorale» du parti conservateur au pouvoir, à huit mois des élections générales, évoquant «la situation difficile» des ménages.

L'inflation a dépassé la barre de 10% lors des six derniers mois en Grèce, et même atteint 12% en septembre sur un an. Le prix du gaz a quant à lui plus que quadruplé (+332%).