Kosovo Gros rassemblement au Kosovo

ATS

29.9.2018 - 22:11

"On ne brade pas le sol national", pouvait-on lire sur des banderoles.
"On ne brade pas le sol national", pouvait-on lire sur des banderoles.
Source: KEYSTONE/EPA/PETRIT PRENAJ

Des milliers de personnes ont protesté samedi à Pristina contre le président Hashim Thaçi et son projet de "corrections frontalières" avec la Serbie. Il s'agit de l'un des plus gros rassemblements de ces dernières années au Kosovo.

Ce projet "est son aventure personnelle et solitaire. Il n'a pas mandat pour le faire!", a lancé Albin Kurti, patron du parti Vetevendosje (Autodétermination, gauche nationaliste) qui avait appelé à cette manifestation.

Cet été, Hashim Thaçi et son homologue serbe Aleksandar Vucic ont, sans entrer dans les détails, évoqué la possibilité de modifier les frontières pour normaliser leurs relations, vingt ans après le conflit entre forces serbes et guérilla indépendantiste kosovare.

Les médias ont évoqué un échange entre la vallée de Presevo, région majoritairement albanaise du sud de la Serbie, et le secteur de Mitrovica-nord, où vivent, selon les estimations, un tiers des 120'000 Serbes du Kosovo. Dix ans après sa proclamation, Belgrade ne reconnaît pas l'indépendance de son ex-province albanaise.

"A bas Thaçi!"

"Aucun individu ne peut se soumettre (à Thaçi), alors ne parlons même pas d'un peuple", a lancé Albin Kurti, l'un des adversaires les plus déterminés d'Hashim Thaçi depuis près de deux décennies. En 2017, Vetevendosje était devenu le premier parti du pays, réunissant près de 30% des votes.

"A bas Thaçi! A bas Thaçi!", a scandé la foule. "Pas de marchandage avec la Serbie!", "On ne brade pas le sol national", pouvait-on lire sur des pancartes, ont constaté des journalistes de l'AFP. Un échange de territoire "ne sera possible que pour qui voudra un bain de sang ici", a déclaré un des manifestants, Tafil Latifi, 57 ans.

Devant une forêt de drapeaux albanais, Albin Kurti a répété que l'union des Albanais restait partie intégrante de son projet politique. Il avait auparavant défilé aux côtés de mineurs du complexe industriel Trepça que les deux parties revendiquent, situé dans la municipalité divisée de Mitrovica.

Thaçi au lac de Gazivode

Hashim Thaçi s'est lui rendu dans un autre lieu disputé par Belgrade et Pristina, le lac de Gazivode, situé en grande partie dans une zone majoritairement serbe du Kosovo. Aleksandar Vucic s'y était rendu début septembre, malgré l'opposition de Pristina.

Cette visite a suscité une énième polémique entre les deux parties, le gouvernement serbe dénonçant le déploiement de la police kosovare pour permettre à Hashim Thaçi "de se faire prendre en photo en bateau sur le lac de Gazivode".

"C'est une visite normale à une de nos beautés", a répondu Hashim Thaçi qui a répété sa volonté de mener à son terme des "corrections frontalières".

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