GenèveGuterres «réaliste» avant une réunion informelle sur Chypre
sn, ats
27.4.2021 - 11:26
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est «réaliste» avant le début de la réunion informelle sur Chypre à Genève. «C'est une question qu'il connaît bien», a affirmé mardi à la presse son porte-parole Stéphane Dujarric.
sn, ats
27.04.2021, 11:26
27.04.2021, 11:39
ATS
M. Guterres avait piloté les derniers pourparlers formels en 2017 en Suisse. Il va lancer mardi après-midi trois jours de discussions, pour tenter d'évaluer si des pourparlers de paix sont possibles, par des bilatérales séparées avec le président chypriote grec Nicos Anastasiades, reconnu par la communauté internationale, et celui des Chypriotes turcs Ersin Tatar.
Mercredi matin, une plénière suivra avec ces deux dirigeants et les chefs de la diplomatie des trois garants de la sécurité de l'île, le Turc Mevlüt Cavusoglu, le Grec Nikos Dendias et le Britannique Dominic Raab. Avant des bilatérales entre M. Guterres et chacun d'entre eux dans l'après-midi.
Depuis les derniers pourparlers, les fronts ont bougé. M. Tatar, qui contrôle le nord de l'île à la tête d'une République autoproclamée (RTCN) reconnue seulement par la Turquie, est revenu sur des décennies de discussions sur un Etat fédéral. Contrairement à son prédécesseur qui était favorable à une réunification, ce nationaliste proche d'Ankara a été élu en octobre dernier en militant pour des Etats séparés.
Cette revendication avait été alimentée ces derniers mois par la Turquie. Les Chypriotes grecs et la Grèce restent fermes sur le scénario d'un seul Etat.
Accès fermés avec le coronavirus
En raison des restrictions, la pandémie a matérialisé ce que signifierait une séparation permanente. Les zones d'accès contrôlées par l'ONU ont été fermées pour limiter la propagation du coronavirus. Selon un récent sondage, plus de quatre Chypriotes turcs sur cinq souhaitent cette séparation qui serait aussi tolérée par un peu plus d'un quart des habitants de la partie grecque au sud de l'île.
Samedi, des centaines de personnes des deux côtés ont manifesté. Elles ont appelé à ne pas renoncer à une réunification qui garantirait les droits des deux communautés dans l'île divisée depuis 1974 après une invasion turque dans le nord en réaction à un coup d'Etat.
L'une des principales difficultés entre les deux parties reste la question des dizaines de milliers de soldats turcs présents dans le nord. De leur côté, la RTCN et son allié turc souhaitent le maintien d'au moins une partie de ce dispositif. Les Chypriotes grecs demandent eux l'arrêt du droit des trois «garants» d'intervenir militairement en cas de problème de sécurité important, appel relayé aussi par Londres et par la Grèce.