Pacte des migrations Guterres tend la main sur les migrations

ATS

10.12.2018 - 09:41

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres veut que les Etats réfractaires rejoignent le Pacte mondial sur les migrations (archives).
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres veut que les Etats réfractaires rejoignent le Pacte mondial sur les migrations (archives).
Source: KEYSTONE/EPA PAP/HANNA BARDO

Le secrétaire général de l'ONU a tendu la main à Marrakech aux réfractaires ou, comme la Suisse, ceux qui ont reporté leur décision sur le Pacte mondial des migrations. Juste avant l'adoption de l'accord, Antonio Guterres a souhaité lundi qu'ils en voient la "valeur".

Ces derniers jours, plusieurs responsables onusiens comme la Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet ou la secrétaire de la Conférence de Marrakech Louise Arbour avaient ciblé la Suisse sans la nommer. La seconde avait estimé dimanche soir "particulièrement regrettable" qu'un pays qui a co-facilité 18 mois de négociations sur le Pacte décide de ne pas le soutenir dans l'immédiat.

"Je ne peux qu'espérer" que ces pays "verront la valeur du Pacte pour leurs propres sociétés et rejoindront cette "entreprise commune", a dit M. Guterres au début la conférence de deux jours. Il a battu en brèche les affirmations "fausses" sur le Pacte et sur les migrations.

L'accord n'est pas contraignant, a-t-il répété. Le texte ne permet pas à quelqu’un d’aller où il veut mais réaffirme au contraire la souveraineté des Etats. Les migrations ont lieu surtout des pays du sud vers d'autres pays du sud. Les pays développés ont besoin de migrants face à la baisse du taux de fertilité et la stagnation de l'économie, a-t-il rappelé. "Les populations vont souffrir sans migrants", a-t-il également dit.

Parmi les 258 millions de migrants, 80% se déplacent déjà de manière "sûre" et ordonnée". Mais 60'000 sont décédés en près de 20 ans, une "honte collective", selon M. Guterres. Le Pacte doit améliorer la collaboration et "les politiques nationales seront de loin plus probablement couronnées de succès" avec cet arrangement, selon lui.

Plusieurs chefs d'Etat

Au total, quasiment tous les pays avaient soutenu le Pacte lors de son approbation par l'assemblée générale de l'ONU en juillet, y compris la délégation suisse. Seuls les Etats-Unis s'en étaient alors déjà désolidarisés. Ont suivi depuis la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, l'Autriche, l'Australie, l'Italie, la Bulgarie, Israël, la Slovaquie, la Lettonie ou encore l'Estonie. Certains rejettent l'accord et d'autres ont reporté leur décision.

En Suisse, le Conseil fédéral souhaitait s'associer au Pacte. Mais la question a été portée sur le terrain parlementaire où la discussion s'est emballée jusqu'à en faire une thématique dans la course de candidats au gouvernement. Le Conseil fédéral qui a fini par revoir sa position et reporter son soutien, face à la volonté du Parlement de pouvoir trancher.

Au total, 159 Etats sont présents à Marrakech, dont au moins une centaine à un niveau ministériel. Une douzaine chefs d'Etat et de gouvernement sont prévus, dont la chancelière allemande Angela Merkel ou le Premier ministre belge Charles Michel.

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