Burundi Handicap International quitte le Burundi

ATS

8.1.2019 - 18:06

L'ONU dénonce régulièrement les violations des droits de l'homme au Burundi, pays présidé par Pierre Nkurunziza. Un référendum constitutionnel en mai 2018 a autorisé l'homme fort du pays (photo) à se maintenir au pouvoir jusqu'en 2034. Il a ensuite promis qu'il ne se représenterait pas en 2020.
L'ONU dénonce régulièrement les violations des droits de l'homme au Burundi, pays présidé par Pierre Nkurunziza. Un référendum constitutionnel en mai 2018 a autorisé l'homme fort du pays (photo) à se maintenir au pouvoir jusqu'en 2034. Il a ensuite promis qu'il ne se représenterait pas en 2020.
Source: KEYSTONE/AP/BERTHIER MUGIRANEZA

L'organisation Handicap International, présente au Burundi depuis 1992, a annoncé lundi quitter "à grand regret" ce pays. Elle le fait notamment en raison de l'obligation faite par le gouvernement burundais du "fichage ethnique" de ses employés.

Handicap International "ne s'estime plus en mesure de mener ses projets en raison des décisions du gouvernement burundais vis-à-vis des ONG internationales, notamment l'obligation du fichage ethnique de ses employés". L'association, dont le siège est à Lyon, a donné lundi cette information via un communiqué.

Les actions de toutes les ONG internationales présentes au Burundi ont été suspendues par le gouvernement le 1er octobre 2018. La condition posée pour leur redémarrage est entre autres un plan de mise en place de quotas ethniques au sein de leurs équipes, explique Handicap International.

L'organisation a engagé des discussions avec le gouvernement burundais, sans parvenir à trouver de solution. L'obligation d'établir la composition ethnique de son personnel et de communiquer ces informations aux autorités constitue pour l'ONG "une ligne rouge qu'elle n'entend pas franchir", ne voulant "pas être complice d'une forme de discrimination ethnique".

Pays très vulnérable

En conséquence, Handicap International "ferme son programme au Burundi, après vingt-six ans de présence et d'intervention" dans les domaines de la santé, la réadaptation, l'éducation, la protection, l'insertion socio-économique et l'appui aux associations.

Plus globalement, l'association déplore que les capacités d'action des ONG "se réduisent de plus en plus au Burundi. Or celui-ci compte parmi les pays les plus pauvres du monde, au détriment des populations les plus vulnérables".

Fin septembre, le pouvoir du président Pierre Nkurunziza avait suspendu pendant trois mois les activités des ONG étrangères oeuvrant au Burundi, le temps qu'elles se conforment à une nouvelle loi. Celle-ci prévoit un strict contrôle de leurs finances, des frais administratifs et des quotas ethniques, à savoir l'emploi de 60% de Hutu et de 40% de Tutsi, comme dans l'administration.

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