Haut-Karabakh Des tirs des forces armées azerbaïdjanaises font 1 mort et 2 blessés

ATS

2.10.2023 - 22:09

Un soldat arménien a été tué lundi et deux autres blessés selon l'Arménie, tandis qu'une patrouille mixte russe et azerbaïdjanaise a essuyé des tirs selon la Russie, attestant de la volatilité de la situation dans le Haut-Karabakh.

Une équipe d'AFP a pu entrer pour quelques heures lundi à Stepanakert: le silence est frappant pour une ville de cette taille, a-t-elle constaté.
Une équipe d'AFP a pu entrer pour quelques heures lundi à Stepanakert: le silence est frappant pour une ville de cette taille, a-t-elle constaté.
ATS

«Le 2 octobre, après des tirs des forces armées azerbaïdjanaises sur un véhicule appartenant aux forces armées arméniennes transportant du matériel pour les soldats (...), il y a eu un mort et deux blessés côté arménien» à la frontière, a annoncé le ministère arménien de la Défense.

De son côté, le ministère russe de la Défense a annoncé qu'une patrouille mixte russe et azerbaïdjanaise a essuyé lundi des tirs dans le Haut-Karabakh.

«Une patrouille mixte russe et azerbaïdjanaise a été la cible de tirs d'une personne inconnue utilisant une arme de sniper», a affirmé le ministère dans un communiqué.

«Il n'y a pas eu de victime. Le commandement de la force russe de maintien de la paix, avec les représentants de la partie azerbaïdjanaise et du Karabakh, enquête», a-t-il poursuivi.

La Russie, alliée historique de l'Arménie, avait parrainé un accord de cessez-le-feu entre les deux parties en 2020, qui prévoyait le déploiement de soldats de la paix.

Population en fuite

Ces forces, au grand dam d'Erevan et des autorités séparatistes, n'ont pas empêché l'offensive de 24 heures lancée par Bakou les 19 et 20 septembre dans cette enclave peuplée majoritairement d'Arméniens a fait, au total, plus de 400 morts.

L'offensive a aussi poussé sur la route plus de 120'000 habitants du Haut-Karabakh, qui ont fui vers l'Arménie par crainte de représailles de l'Azerbaïdjan.

Mais, en tentant de partir, au moins 170 d'entre eux ont péri dans l'explosion d'un dépôt de carburant situé sur l'unique route reliant le territoire à l'Arménie.

Le dirigeant de l'enclave séparatiste du Haut-Karabakh a promis lundi de rester dans la capitale de ce territoire, Stepanakert, jusqu'à la fin des opérations de secours pour les victimes du conflit.

Un groupe de responsables séparatistes, dont le dirigeant Samvel Chahramanian, «restera à Stepanakert jusqu'à la fin des opérations de recherche et de secours pour les morts et les personnes disparues à cause des opérations militaires» et de l'explosion meurtrière d'un dépôt de carburant fin septembre, a déclaré le gouvernement de cette République autoproclamée.

Selon le responsable séparatiste Artak Beglaryan, «quelques centaines» de représentants arméniens demeurent au Karabakh, dont des «responsables, services de secours, bénévoles et personnes avec des besoins spécifiques».

Le Conseil de l'Europe a appelé lundi l'Azerbaïdjan à respecter le droit de ceux qui ont fui le Haut-Karabakh à «rentrer chez eux dans la sécurité et la dignité».

Des journalistes de l'AFP ont pu pénétrer lundi pour deux heures et sous escorte azerbaïdjanaise dans Stepanakert, la capitale de l'ex-enclave séparatiste arménienne.

Silence frappant

La ville montagneuse, intégralement vidée de sa population en quelques jours est en passe d'être reconquise par l'Azerbaïdjan, après 30 ans de conflit. Le silence est frappant pour une ville de cette taille.

L'équipe de l'ONU qui a visité le Haut-Karabakh dimanche, pour la première fois depuis environ 30 ans, n'y a vu aucune destruction ni recueilli aucun témoignage concernant des violences contre les civils depuis le cessez-le-feu, a indiqué un porte-parole lundi.

Le but de la mission d'une journée, comprenant des représentants de plusieurs agences et services de l'ONU, était d'évaluer les besoins humanitaires. Ils ont notamment visité Stepanakert.

«Nos collègues ont été frappés par la soudaineté avec laquelle la population locale a fui, et par la souffrance que l'expérience leur a causé», a ajouté le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.

Toutefois, «ils n'ont recueilli aucune information, de la part de la population ou d'autres, sur des violences contre des civils suite au dernier cessez-le-feu».