Haute-Savoie Une centrale hydroélectrique controversée va ouvrir

En Haute-Savoie (F), une centrale hydroélectrique récemment construite sur la rivière Sallanche va pouvoir ouvrir en attendant un jugement sur le fond, attendu en fin d'année ou début d'année prochaine. Elle avait été suspendue par la justice l'an dernier.

Keystone-SDA

06.05.2023, 19:22

06.05.2023, 19:34

ATS

Prévue dans les prochains jours, cette ouverture a été rendue possible par une ordonnance rendue jeudi par la Cour administrative d'appel de Lyon, qui infirme un jugement rendu en décembre par le Tribunal administratif de Grenoble. Saisi par l'association France Nature Environnement (FNE) Auvergne-Rhône-Alpes, ce jugement bloquait le projet et ordonnait une «remise en état du site dans le délai de douze mois».

Or «il n'apparaît pas que l'ouvrage litigieux (...) pourrait être regardé comme un obstacle à la continuité écologique», estime la Cour d'appel de Lyon dans sa décision. «Il est ainsi sursis à l'exécution du jugement du Tribunal administratif de Grenoble jusqu'à ce que la Cour administrative d'appel de Lyon se prononce sur l'affaire au fond», poursuit-elle.

«Souveraineté énergétique»

Le maire de la commune de Sallanches, Georges Morand, a salué samedi cette décision, estimant que le recours de FNE était un «non-sens écologique» et rappelant que la régie avait investi 6 millions d'euros dans cette centrale toute neuve. Elle devrait désormais ouvrir dès que possible, a-t-il ajouté: «On n'aura aucun problème, car on avait déjà fait des essais. S'il y a de l'eau cette semaine, on y va».

Le député de Haute-Savoie Xavier Roseren a déclaré lui aussi se réjouir «de cette décision pleine de bon sens dans un contexte de souveraineté énergétique, d'inflation et de réduction des émissions de gaz à effet de serre». La centrale «permettra d'alimenter au total l'équivalent de la consommation de 20% des foyers de Sallanches en énergie renouvelable», a-t-il écrit sur Facebook.

A l'inverse, FNE a déploré dans un communiqué «une grave erreur pour la biodiversité», assurant qu'elle ne «baisse pas les bras (face à une) décision temporaire». «La construction de la centrale sur un site identifié réservoir biologique porte atteinte à la santé des cours d'eau et à la survie de la biodiversité. Cette rivière était pourtant identifiée comme un torrent non aménageable», souligne-t-elle.