Des affrontements entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem, les premiers sur place depuis le début du ramadan, ont fait plus d'une centaine de blessés vendredi.
Verletzte bei gewaltsamen Auseinandersetzungen auf dem Tempelberg in Jerusalem
Bei gewaltsamen Auseinandersetzungen zwischen palästinensischen Demonstranten und israelischen Sicherheitskräften auf dem Tempelberg in Jerusalem sind rund 100 Menschen verletzt worden.
15.04.2022
«Cent dix-sept blessés ont été transférés» dans des hôpitaux de Jérusalem et des «dizaines» d'autres ont été traités sur le site, a indiqué à l'AFP un responsable du Croissant-Rouge palestinien à propos de ces violences dans la Vieille Ville de Jérusalem, située dans un secteur occupé depuis 1967 par Israël.
De son côté, la police israélienne a fait état d'au moins trois blessés dans ses rangs lors de ces heurts qui étaient pour l'essentiel terminés vers 9h30 locales (7h30 heure suisse) sur l'esplanade.
Troisième lieu saint de l'islam, l'Esplanade des Mosquées – nommée aussi Mont du Temple par les juifs – est située dans la Vieille Ville à Jérusalem-Est, théâtre de nombreux affrontements violents entre policiers israéliens et manifestants palestiniens.
Lors du ramadan en 2021, mois sacré des musulmans, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des heurts jusque sur l'esplanade s'étaient mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et Israël.
Vendredi, des témoins ont fait état de jets de pierre de Palestiniens en direction des forces de l'ordre israéliennes et de tirs de balles en caoutchouc et de grenades assourdissantes vers des manifestants palestiniens.
Dizaines de jeunes masqués
Vers 4h00 du matin, «des dizaines de jeunes émeutiers masqués», certains s'affichant avec des drapeaux du mouvement islamiste armé Hamas, ont «amorcé une procession» sur l'Esplanade des Mosquées, et lancé des pierres en direction du Mur des Lamentations adjacent, plus important lieu de prière de la tradition juive, a indiqué la police israélienne disant être intervenue pour «rétablir l'ordre».
Selon un photographe de l'AFP sur place, les affrontements étaient nourris et plus d'une centaine de Palestiniens lançaient des projectiles en direction des forces de l'ordre israéliennes.
«Nous n'avons aucun intérêt à ce que le Mont du Temple devienne le centre de violences. Cela nuirait à la fois aux musulmans sur place et aux juifs au Mur des Lamentations», a commenté le ministre israélien de la sécurité publique Omer Bar-Lev.
La Jordanie administre l'Esplanade des Mosquées, où sont situées la mosquée al-Aqsa et le dôme du rocher, mais l'accès à ce lieu est contrôlé par Israël.
Peu avant le début du mois du ramadan cette année, le 2 avril, de hauts responsables israéliens et jordaniens avaient multiplié les pourparlers afin de garantir à la fois la liberté de culte et la sécurité du site dans l'espoir d'éviter de nouveaux heurts.
De Tel-Aviv à la Cisjordanie
Ces affrontements sur l'Esplanade des Mosquées sont les premiers cette année depuis le début du ramadan, période de grands rassemblements pour les musulmans sur ce lieu sacré, qui sert aussi parfois de caisse de résonance au conflit israélo-palestinien.
Et ce weekend, en plein ramadan, les autorités craignaient des dérapages dans la ville sainte avec le début des célébrations chrétienne de Pâques et juive de Pessah, accompagnée de prières au Mur des Lamentations, rare coïncidence des calendriers entre les trois grandes religions monothéistes.
D'autant que les violences se multiplient ces dernières semaines en Israël et en Cisjordanie occupée.
Depuis le 22 mars, Israël a été frappé par quatre attaques, les deux premières menées par des Arabes israéliens liés à l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), et dont les trois auteurs ont été tués par les forces israéliennes. Deux autres attaques ont été perpétrées dans la région de la métropole Tel-Aviv par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine, en Cisjordanie.
Ces attaques ont fait quatorze morts en Israël. En outre, 22 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date dans des violences, liées notamment à des «opérations de contreterrorisme» en Cisjordanie, selon un décompte de l'AFP.