France Hommage aux victimes de l'attaque de Nice

ATS

7.11.2020 - 12:35

Les portraits des trois victimes de l'attaque au couteau de Nice exposés lors de la cérémonie d'hommage qui leur a été rendu.
Les portraits des trois victimes de l'attaque au couteau de Nice exposés lors de la cérémonie d'hommage qui leur a été rendu.
Source: KEYSTONE/AP/Valery Hache

Portant «les condoléances de la nation», le Premier ministre Jean Castex a rendu hommage samedi aux victimes de l'attaque au couteau perpétrée dans la basilique de Nice, disant sa «compassion» et son «indignation» face à un ennemi «identifié», «l'islamisme radical».

«C'est la France qui à chaque fois est visée et est la cible du terrorisme mais Nice aura payé un lourd tribut», a déclaré le Premier ministre, évoquant cet attentat et celui qui avait fait 86 morts sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016.

«Le 29 octobre, un terroriste a volé trois vies au coeur même d'une église», s'est ému Jean Castex en évoquant une «profanation».

«Le terrorisme s'en prend à ce que nous sommes, à ce qui fait notre identité, à notre liberté, à notre culture et enfin à nos vies. L'ennemi, nous le connaissons, non seulement il est identifié, mais il a un nom, c'est l'islamisme radical», a encore déclaré le chef du gouvernement, qui a remis aux victimes à titre posthume la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme.

La cérémonie s'est déroulée en présence de trois autres membres du gouvernement, de l'ancien président Nicolas Sarkozy ou encore du président LR du Sénat Gérard Larcher. Peu avant 10h30, sous un grand soleil, la Marseillaise a résonné sur la colline du château, un parc dominant la ville et sa baie méditerranéenne, symbole fort de résistance à Nice.

La meilleure amie et le mari de Nadine Devillers, 60 ans, la première victime de l'attaque, ont apporté son portrait, une photo du jour de son mariage.

Ensuite, celui de Vincent Loquès, le sacristain de la basilique tué la veille de ses 55 ans a été porté devant l'assistance recueillie, puis celui de la troisième victime, la Franco-brésilienne Simone Barreto Silva, 44 ans, mère de trois enfants, sur la mélodie entraînante d'une chanson de Gilberto Gil.

Après que la flamme de la foi a été allumée, la comédienne Muriel Mayette-Holtz, directrice du Théâtre national de Nice, s'est avancée pour lire un texte de l'écrivain Romain Gary avant une prise de parole du maire de Nice Christian Estrosi.

«Entrer en résistance»

«Tous les trois ensemble, vous êtes toute la diversité, toute l'humanité du peuple de Nice», a déclaré l'élu, visiblement ému et dénonçant une «guerre contre tout ce que nous sommes». «Nous devons entrer en résistance», a continué M. Estrosi: «Nous avons maintenant besoin non pas seulement d'un hommage mais aussi de moyens forts, opérationnels, immédiats pour mettre un terme à cette menace, à ces actes barbares».

Trois coups de canon ont été symboliquement tirés à la fin de la cérémonie, après l'allocution du Premier ministre. Alors que l'orchestre jouait ensuite «What a wonderful world» de Louis Armstrong, la famille de Simone Barreto Silva est partie la première, l'une de ses filles peinant à marcher, soutenue avant d'être prise dans ses bras par le mari de Nadine Devillers.

A l'issue de cet hommage, le chef du gouvernement s'est entretenu avec les familles des victimes, et il devait décorer des policiers municipaux qui ont permis l'interpellation de l'assaillant du 29 octobre.

Transféré à Paris

Ce jour-là, à 8h30, un homme de 21 ans, Brahim Aouissaoui, de nationalité tunisienne, arrivé à Nice l'avant-veille, avait attaqué au couteau les trois fidèles présents dans la basilique.

«On ne s'attend pas à une mort aussi tragique, dans un lieu pareil... Rentrer dans une église pour y tuer trois personnes, c'est inconcevable pour moi!«, a confié à Nice-Matin Joffrey, le mari de Mme Devillers.

Depuis le début de l'enquête sur l'attaque, outre l'assaillant, 11 personnes ont été placées en garde à vue et toutes ont été relâchées. Connu en Tunisie pour des faits de violence et de drogue, Brahim Aouissaoui s'était tourné vers la religion depuis deux ans et isolé.

Hospitalisé à Nice après son arrestation, sans pouvoir être questionné, il a été transféré vendredi en avion vers Paris où le parquet national antiterroriste conduit l'enquête pour «assassinats en relation avec une entreprise terroriste».

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