Hong Kong La Chine souhaite garantir l'élection de «patriotes»

ATS

22.2.2021 - 12:08

La Chine veut s'assurer que seuls des «patriotes» puissent être élus à Hong Kong (sud), a déclaré lundi un haut responsable du gouvernement central, au moment où Pékin entend neutraliser l'opposition dans le territoire semi-autonome.

En juillet 2019, des manifestants pro-démocratie et anti-Pékin se heurtaient aux forces de police dans les rues de Hong Kong. (archives)
En juillet 2019, des manifestants pro-démocratie et anti-Pékin se heurtaient aux forces de police dans les rues de Hong Kong. (archives)
KEYSTONE

Ces propos de Xia Baolong, le directeur du Bureau des affaires de Hong Kong et Macao, interviennent moins de deux semaines avant l'ouverture à Pékin de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP, parlement chinois).

Elle s'ouvrira le 5 mars et pourrait déboucher sur de nouvelles mesures visant à renforcer le contrôle du territoire semi-autonome par la Chine, après l'imposition l'an passé d'une loi sur la sécurité nationale.

«L'application du principe selon lequel des patriotes doivent gouverner Hong Kong nécessite plusieurs mesures simultanées. La plus essentielle et la plus urgente est de perfectionner le système, et tout particulièrement de perfectionner sans délai le système électoral», a déclaré Xia Baolong.

Figures d'opposition muselées

«Être patriote signifie aimer la République populaire de Chine», a-t-il précisé dans une version écrite de son discours publié par le Bureau des affaires de Hong Kong et Macao.

Hong Kong, peuplé de quelque 7 millions d'habitants, n'a jamais bénéficié d'une démocratie étendue, que ce soit sous la colonisation britannique ou depuis la rétrocession à la Chine en 1997.

Après de grandes manifestations pro-démocratie et anti-Pékin en 2019, souvent violentes, puis d'une victoire écrasante des candidats d'opposition aux élections de district, Pékin a répondu avec fermeté.

En mai 2020, l'Assemblée nationale populaire (ANP), soumise au Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir en Chine continentale, a imposé une loi sur la sécurité nationale qui a contribué à museler de nombreuses figures de l'opposition hongkongaise.

Liberté toute relative

Les Hongkongais suivent donc avec attention tout potentiel changement lors de la prochaine session annuelle.

Xia Baolong a appelé lundi à «combler les lacunes juridiques» du système électoral afin notamment d'éviter la présence de candidats «anti-Chine». Une formulation qui laisse entrevoir une réforme électorale.

Elle pourrait concerner les élections de district ou celles du parlement local (Legco) -- où un système alambiqué garantit déjà presque à coup sûr une majorité au bloc pro-Pékin.

La cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, a salué le discours de Xia Baolong et rejeté les critiques s'inquiétant d'une oppression de l'opposition hongkongaise.

«S'il nous faut utiliser le mot oppression, alors oui, c'est l'oppression visant ceux qui prônent l'indépendance de Hong Kong, qui tentent de pousser Hong Kong dans l'abîme de la violence, qui oublient leurs origines, ne se considèrent pas comme Chinois, qui pactisent avec des organisations politiques étrangères pour détruire Hong Kong», a-t-elle déclaré à la presse.

Depuis 1997, les Hongkongais jouissent en théorie d'une large autonomie en vertu du principe «Un pays, deux systèmes»: liberté d'expression, liberté de la presse et justice indépendante.

Mais selon plusieurs gouvernements occidentaux et les opposants hongkongais, ces libertés ont été fortement érodées depuis l'imposition de la loi sur la sécurité nationale.

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