Hong KongHong Kong: la veillée de Tiananmen interdite pour la deuxième année
ATS
27.5.2021 - 13:02
27.05.2021, 13:02
27.05.2021, 13:03
ATS
La police hongkongaise n'a pas autorisé, pour la seconde année de suite, la tenue en juin de la traditionnelle veillée annuelle en souvenir de la répression de la Place Tiananmen de Pékin, ont annoncé jeudi les organisateurs.
L'Alliance Hong Kong, qui a organisé cette commémoration pendant trois décennies, a adressé un bref message aux journalistes pour leur indiquer qu'ils n'avaient pas reçu la permission de se rassembler dans un parc du centre de la ville.
Pendant des décennies, l'ex-colonie britannique a été le théâtre d'une veillée pour se rappeler de l'intervention sanglante de l'armée chinoise contre le mouvement social et étudiant de 1989 à Pékin.
Interdiction bravée en 2020
Mais pour la première fois en 30 ans, la veillée du 4 juin n'avait pas été autorisée en 2020 par les autorités qui avaient avancé le prétexte de la lutte contre la pandémie, dans un contexte de reprise en main musclée de la ville par le pouvoir central chinois.
Des dizaines de milliers de personnes avaient néanmoins bravé cette interdiction pour marquer pacifiquement le 31ème anniversaire de la répression de Tiananmen dans le parc Victoria. Et des poursuites judiciaires avaient été engagées contre 24 personnalités du mouvement pro-démocratie.
Plusieurs, parmi lesquelles Joshua Wong, ont été condamnées au début du mois à des peines de prison pour avoir participé à la veillée en 2020.
Le refus d'autoriser cette année la veillée intervient deux jours après que la police de la ville voisine de Macao eut également interdit une telle commémoration, y voyant un risque d'"incitation à la subversion» et de «diffamation du gouvernement central».
C'était la première fois que les autorités avançaient une raison politique pour interdire cette commémoration.
La sanglante intervention de l'armée chinoise dans la nuit du 3 au 4 juin 1989 avait mis fin à sept semaines de manifestations d'étudiants et d'ouvriers contre la corruption et pour la démocratie en Chine. La répression avait fait entre plusieurs centaines et plus d'un millier de morts.
Le sujet est tabou en Chine.
De son côté, Hong Kong a vécu de juin à décembre 2019 au rythme de manifestations et actions quasi-quotidiennes, et parfois violentes, pour dénoncer les ingérences grandissantes de la Chine.