Donald Trump, à gauche sur le cliché, a déjà revendiqué la victoire, alors que le dépouillement n'est pas fini et que Joe Biden fait la course en tête (archives).
Joe Biden a fait son intervention à Wilmington.
Il faut surmonter la colère, dit Biden
Donald Trump, à gauche sur le cliché, a déjà revendiqué la victoire, alors que le dépouillement n'est pas fini et que Joe Biden fait la course en tête (archives).
Joe Biden a fait son intervention à Wilmington.
Trois jours après la présidentielle américaine, Joe Biden s'est montré sûr vendredi de sa victoire sans toutefois la proclamer, appelant les Américains à «se rassembler». Le président sortant Donald Trump l'avait mis en garde contre toute revendication «illégitime».
Toute l'Amérique, et le monde, suivent depuis mardi soir le lent décompte des voix. Si l'ancien vice-président de Barack Obama apparaît sur le point de remporter la course à la Maison-Blanche, aucun grand média américain n'a encore désigné le vainqueur.
Après une journée de suspense dans son fief de Wilmington, dans le Delaware, Joe Biden n'a finalement fait qu'une très brève allocution, faute de résultat. «Mes chers Américains, nous n'avons toujours pas de déclaration finale d'une victoire, mais les chiffres offrent un tableau clair et convaincant: nous allons gagner cette élection», a-t-il déclaré, sa colistière Kamala Harris à ses côtés.
«300 grands électeurs»
Le démocrate a souligné l'avancée du dépouillement en sa faveur lors des dernières 24 heures, en rappelant qu'il était depuis passé devant Donald Trump dans les dépouillements encore en cours dans les Etats-clés de la Pennsylvanie et de la Géorgie. Et «nous sommes en bonne voie de décrocher 300 grands électeurs», a affirmé le candidat. Il faut 270 grands électeurs, la majorité du collège électoral, pour ouvrir les portes de la Maison-Blanche.
Adoptant un ton présidentiel, il a encore appelé les Américains à la patience, après une campagne très agressive. «Il est temps de nous rassembler», a-t-il déclaré. «Nous devons surmonter la colère».
Donald Trump lui ne s'est pas exprimé publiquement de la journée. Mais il a estimé dans un tweet, que Joe Biden ne devrait pas revendiquer la victoire de façon «illégitime». «Je pourrais moi aussi la revendiquer. Les procédures judiciaires ne font que commencer», a-t-il lancé.
En tête en Pennsylvanie
Joe Biden, 77 ans, est désormais en tête en Pennsylvanie, Etat-clé qui avec ses 20 grands électeurs pourrait lui permettre de franchir en vainqueur la ligne d'arrivée. Il y compte près de 29'000 voix d'avance, mais aucune chaîne télévisée américaine n'a franchi le pas de le déclarer vainqueur.
S'il l'emporte dans cet Etat industriel, il deviendra le 46e président des Etats-Unis, quelle que soit l'issue du dépouillement ailleurs.
Le dépouillement en Géorgie, qu'aucun démocrate n'a remportée depuis 1992, a également basculé en faveur de Joe Biden. Mais la marge est tellement «serrée» qu'il y aura un nouveau décompte des votes.
Le compteur pour arriver aux 270 grands électeurs restait donc encore bloqué: 253 ou 264 voix pour Joe Biden, selon que les médias lui aient ou non attribué l'Arizona, et 214 pour Donald Trump.
Dans l'Arizona, Donald Trump a bénéficié de la prolongation du dépouillement. Il s'était rapproché vendredi soir de Joe Biden, menaçant de faire perdre au démocrate les 11 grands électeurs que l'agence AP et Fox News lui avaient attribués dès la nuit électorale.
Trump plus isolé
Jeudi, Donald Trump avait crié une nouvelle fois à la fraude, sans apporter de nouveaux éléments. «Si vous comptez les votes légaux, je gagne facilement. Si vous comptez les votes illégaux, ils peuvent essayer de nous voler l'élection», avait-il lancé de la Maison-Blanche, dans une tirade truffée d'approximations et de contre-vérités.
Son équipe de campagne a prévenu vendredi que l'élection n'était «pas finie», dénonçant «les projections erronées proclamant la victoire de Joe Biden».
Le 45e président des Etats-Unis a reçu le soutien d'alliés républicains sur ces accusations de fraudes. «Je peux vous dire que le président est en colère et je suis en colère, et les électeurs devraient être en colère», a déclaré Ted Cruz. Mais d'autres ont tenté de s'en démarquer.
«Nous n'avons entendu parler d'aucune preuve»
«Nous n'avons entendu parler d'aucune preuve», a réagi sur ABC Chris Christie, ex-gouverneur du New Jersey et allié du président, mettant en garde contre le risque d'attiser les tensions.
Donald Trump «a tort de dire que l'élection a été truquée, corrompue et volée», a tonné le sénateur républicain Mitt Romney, critique habituel du président.
M. Trump avait déclaré dans la première nuit post-élection qu'il avait gagné le scrutin et qu'il ferait intervenir la cour suprême, restant évasif sur les motifs. En réalité, ses avocats ont lancé de multiples actions judiciaires au niveau des Etats.
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