Nyiragongo Il n'y a pas de «risque imminent» d'éruption limnique du lac Kivu 

L'agence rwandaise de l'environnement a estimé lundi qu'il n'y avait pas de «risque imminent» de libération de gaz létal du lac Kivu. Ce scénario-catastrophe est redouté après l'éruption du volcan Nyiragongo en République démocratique du Congo (RDC) voisine.

Keystone-SDA

01.06.2021, 00:38

01.06.2021, 07:16

ATS

Survenue de façon soudaine le 22 mai, l'activité sismique du Nyiragongo, notamment des tremblements de terre avec fissures, s'est poursuivie pendant près d'une semaine. Quelque 400'000 personnes ont depuis été évacuées de la ville de Goma, dans l'est de la RDC.

Les autorités redoutent une nouvelle éruption mais aussi une «éruption limnique», survenant quand les eaux profondes de lacs très riches en gaz remontent soudainement à la surface et libèrent des quantités gigantesques de CO2 dans l'air, asphyxiant les populations alentour. Cette éruption peut être provoquée par une secousse sismique, un glissement de terrain dans le lac ou bien encore une éruption volcanique.

L'observatoire de volcanologie de Goma (OVG) a récemment évoqué dans une note technique cette hypothèse, estimant que la remontée des gaz dissous dans le lac asphyxierait «tous les êtres vivants autour du lac Kivu du côté congolais et rwandais».

«Le lac reste stable»

L'office rwandais chargé de la protection de l'environnement (REMA) estime, dans un communiqué, que son équipe de surveillance du lac Kivu «est parvenue à la conclusion qu'il n'y a pas de risque imminent d'éruption de gaz».

«Notre équipe est confiante quant aux résultats obtenus après différentes mesures et évaluations réalisées sur le lac afin d'apprécier l'impact probable de l'éruption sur le lac Kivu. Le lac reste stable, comme il l'a toujours été».

Le communiqué précisé qu'en dépit des inquiétudes suscitées par les centaines de répliques sismiques qui ont secoué la région, la lave ne s'est pas écoulée vers les eaux du lac.

En août 1986, une libération brutale de gaz s'était produite à la surface du lac Nyos, dans le nord-ouest du Cameroun, situé sur les flancs d'un volcan inactif. La nuée, composée principalement de gaz carbonique, avait tué par asphyxie 1746 personnes. L'hypothèse aujourd'hui privilégiée est celle d'une éruption limnique.