Santé Incidents quasi quotidiens liés à Ebola

La situation d'Ebola à Béni et Mangina en RDC est «quasiment sous contrôle» six mois après le début de l'épidémie. Mais le virus continue de s'étendre à d'autres zones, alors que le personnel fait face à des incidents «quasi quotidiens».

Devant la presse à Genève, la directrice régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Matshidiso Moeti s'est dite vendredi «optimiste». Dans les deux premiers épicentres de cette épidémie, Béni et Mangina, la combinaison de différentes actions a contribué à aboutir à une situation «quasiment sous contrôle».

«Nous devons stabiliser» les autres sites en République démocratique du Congo (RDC), admet-elle également. Au total, 759 personnes ont été atteintes, dont plus de 700 cas confirmés et 54 probables. Et 468 personnes sont décédées, alors que 259 ont de leur côté été considérées comme rétablies.

Principal obstacle, «l'insécurité continue de constituer un facteur» qui affecte le dispositif. Pour autant, la situation est «relativement calme par rapport à la période préélectorale» qui avait abouti au report de la présidentielle à Béni, a affirmé le directeur général assistant pour les urgences Michael Ryan. de retour de la zone. De nombreux groupes armés avaient mené des attaques.

Autre difficulté, les efforts se poursuivent auprès des communautés pour tenter de réduire les craintes face aux soins apportés par le personnel de santé. Mme Moeti mentionne une «progressive» amélioration face à ces résistances. Mais les incidents restent quasi quotidiens.

Près de 70'000 personnes vaccinées

L'OMS a lancé pour la première fois un système de surveillance et de documentation des assauts contre son personnel. Elle ne se prononce pas encore sur le nombre de dommages observés. Mais cinq personnes ont dû être hospitalisées en six mois pour cette raison, a dit à Keystone-ATS le directeur général assistant.

Au total, plus de 69'000 personnes ont accepté d'être vaccinées. Et 350 ont été soignées par des nouveaux médicaments utilisés largement pour la première fois. «Nous sommes encouragés par les données que nous avons vues», se contente de dire M. Ryan qui estimé «très prématuré» de tirer davantage de conclusions. Plusieurs personnes parmi elles sont décédées mais plus les patients sont soignés rapidement, plus ils se rétablissent.

Les pays voisins sont également en alerte. Plusieurs milliers de membres du personnel de santé ont été vaccinés. Environ 200 spécialistes ont été déployés pour assister ces gouvernements. La priorité en RDC est désormais d'éviter notamment que l'épidémie dans l'ouest de la région affectée ne s'étende davantage.