Ancienne otageIngrid Betancourt s'adresse aux Farc
ATS
25.10.2018 - 02:40
Ingrid Betancourt, séquestrée durant six ans par les Farc en Colombie, a demandé mercredi que l'ex-guérilla dédommage ses victimes. Elle l'a fait savoir lorsqu'elle a témoigné devant la juridiction spéciale issue de l'accord de paix signé en 2016.
"Il faut des condamnations constructives, en parallèle à tout ce qu'ils ont détruit", a déclaré cette ex-otage colombo-française et ancienne candidate présidentielle, devant les magistrats de la JEP lors d'une visio-conférence depuis Paris.
Il doit y avoir "des faits concrets qui signifient pour eux une réelle prise de conscience et une vraie reconversion suite au mal qu'ils ont fait", a-t-elle ajouté, durant sa déposition de plus de deux heures devant la JEP, chargée de juger les crimes commis pendant plus d'un demi-siècle de confrontation armée entre les Farc et l'Etat colombien.
Ingrid Betancourt, qui a à plusieurs reprises déclaré qu'elle pardonnait à ses ravisseurs, a suggéré que les anciens rebelles construisent "avec leurs propres mains" des maisons pour les Colombiens qui ont perdu leur foyer à cause des actions de l'ex-guérilla marxiste.
Auditions
Mais elle a admis ne pas savoir comment réparer le mal infligé aux familles des ex-otages. "Que peuvent-ils faire pour nous rendre le temps qu'ils nous ont confisqué? (...) Je n'ai pas de réponse. Je sais seulement que cela doit être des actions de longue durée, un effort et un engagement de leur part", a-t-elle ajouté.
Mme Betancourt a témoigné à la demande de la JEP dans la procédure pour les enlèvements ouverte à l'encontre des leaders de l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), désarmée et reconvertie en parti politique sous le même acronyme suite à l'accord de paix de 2016.
Les magistrats de la JEP ont commencé à entendre lundi des personnalités politiques et des militaires qui ont été otages des rebelles, afin de faire la lumière sur le degré de responsabilité des leaders Farc dans ces enlèvements.
Capacité de changer
Dans sa déposition, Ingrid Betancourt a en outre dénoncé la "misogynie" des ex-guérilleros. "Les commandants favorisaient les camarades qui avaient des comportements grossiers, vulgaires, irrespectueux envers les séquestrées (...) Cela ne se produisait pas avec les hommes", a-t-elle souligné.
Elle a également rappelé que durant sa détention elle avait été "enchaînée", contrainte de dormir sur un nid de tiques et que ses geôliers lui refusaient des médicaments.
Mais l'ex-otage s'est dite confiante dans la capacité de "changer" des ex-guérilleros. "Nous devons parier sur le fait qu'il y a en nous un esprit qui nous permette d'être meilleurs. Ainsi comme je le crois pour moi, je le pense des Farc", a-t-elle dit.
Libérée en 2008
L'ancienne candidate présidentielle avait été enlevée le 23 février 2002 par l'ex-guérilla dans le sud de la Colombie et libérée en 2008, en même temps que 14 autres otages, lors de l'"Opération Echec" des forces armées, qui avait eu une importante répercution médiatique.
Après sa libération, elle avait quitté la Colombie pour l'Europe, d'où elle a appuyé l'accord de paix signé par les Farc et l'ancien président Juan Manuel Santos. Les leaders du parti Force alternative révolutionnaire commune (Farc) ont plusieurs fois demandé pardon pour les crimes perpétrés pendant leur rébellion armée lancée en 1964.
Au moins 37'094 enlèvements ont été commis pendant le conflit, la plupart par les Farc et l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla de Colombie encore active, selon des chiffres officiels. Les rebelles utilisaient les otages comme moyen de pression politique ou de financement.
Peines alternatives
L'accord de paix prévoit des peines alternatives à la prison pour les ex-guérilleros comme pour les militaires qui avouent leurs crimes, dédommagent les victimes et s'engagent à ne plus avoir recours à la violence.
Les chefs Farc et quelques militaires ont déjà comparu devant la JEP.
Au fil des décennies, le complexe conflit colombien a impliqué une trentaine de guérillas, des paramilitaires et l'armée, faisant au moins huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés.
Le 18 août 1988, à Cologne, le preneur d'otages Dieter Degowski (à gauche) pointe un pistolet sur la tête de Silke Bischoff dans une voiture. Il y a 30 ans, trois personnes ont perdu la vie dans la prise d'otages de Gladbeck.
Photo: Keystone
Le 18 août, Dieter Degowski pose avec une arme dans un bus de Brême. Après le braquage de la banque, les gangsters changeront à plusieurs reprises de véhicule avant de se poster à un arrêt de bus de Brême-Huckelriede et de détourer un bus de ligne avec 32 passagers à son bord.
Photo: Keystone
Le 18 août, le deuxième preneur d'otages Hans-Jürgen Rösner accorde des interviews à la presse à Brême. Retransmises en direct, les interviews radio et télévisées des trois malfrats, qui étaient alors accompagnés de leurs otages, ont permis à la nation entière de suivre la situation.
Photo: Keystone
Le 18 août, à Cologne, des journalistes encerclent la voiture des preneurs d'otages. Avant la prise d'otages, il y avait déjà eu en Allemagne un débat particulièrement animé sur les limites du devoir d'information des journalistes.
Photo: Keystone
Par la suite, le Conseil de la presse décrétera l'interdiction d'interviewer les malfrats durant les événements.
Photo: Keystone
Des policiers font une déclaration dans un appartement situé au-dessus de l'agence bancaire de Gladbeck-Renfort, où les braqueurs se sont retranchés avec leurs otages.
Photo: Keystone
Ce qu'on reprochera surtout à la police, c'est de ne pas avoir mis un terme à la prise d'otages beaucoup plus tôt. Depuis, les autorités policières ont entièrement revu leur tactique d'intervention.
Photo: Keystone
La prise d'otages ne prendra fin qu'au bout de 54 heures, sur l'autoroute A3, à hauteur de Bad Honnef: la police finira par emboutir le véhicule des preneurs d'otages et s'ensuivra un échange de tirs.
Photo: Keystone
Au cours de la fusillade, la jeune Silke Bischoff, 18 ans (ici avec Dieter Degowski), est abattue par Hans-Jürgen Rösner.
Photo: Keystone
Un site commémoratif dédié à la jeune femme a aujourd'hui été aménagé derrière la glissière de sécurité de l'autoroute.
Photo: Keystone
Avec Emanuele de Giorgi, 15 ans, et le policier Ingo Hagen, 31 ans, elle est la troisième victime de la prise d'otages.
Photo: Keystone
En 2017, la peine d'emprisonnement à perpétuité de Dieter Degowski (à gauche) a été assortie d'un sursis. En février 2018, il a été libéré sous une nouvelle identité.
Photo: Keystone
Hans-Jürgen Rösner (ici dans le bus détourné de Brême), qui avait également été placé en détention, a lui aussi introduit une demande de libération.
Photo: Keystone
Il y a 30 ans, là où Brigitte Gräber vend aujourd'hui des roses au sein de sa boutique de fleurs «Grüne Oase», débutait un des crimes les plus spectaculaires de l'Allemagne d'après-guerre.
Photo: Keystone
La boutique «Grüne Oase», dans laquelle se trouvait autrefois l'agence bancaire, se situe au coin d'une galerie marchande délabrée du «Geschäftszentrum Nord». Avant, il y avait de nombreux magasins sur place, mais la plupart sont vides aujourd'hui. L'agence bancaire a fermé ses portes juste après les faits.
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