Le mouvement politique belge «Chez Nous» a annoncé mercredi que son meeting de lancement prévu dans la soirée près de Liège (est) était interdit par la justice. La formation politique entend «combler le vide» à la droite de la droite en Wallonie.
La réunion publique était soutenue par le Vlaams Belang (extrême droite flamande) et le Rassemblement national en France, dont le président par intérim Jordan Bardella était censé être un des invités vedettes.
Faute de meeting, une conférence de presse a été organisée à Enghien, au sud-ouest de Bruxelles, au cours de laquelle Jordan Bardella a souhaité au nouveau mouvement de ne «rien lâcher dans l'adversité». Il s'exprimait aux côtés de Tom Van Grieken, chef du Vlaams Belang, et de deux dirigeants de «Chez Nous», Jérôme Munier et Grégory Vanden Bruel.
La réunion publique, initialement annoncée pour 19h00, devait se tenir dans un lieu tenu secret jusqu'à trois heures avant son démarrage, une discrétion justifiée par «des raisons de sécurité». Un «front anti-fasciste» local avait promis une contre-manifestation. Mercredi en début d'après-midi, l'annonce de son interdiction a été faite dans un mail aux personnes ayant déjà annoncé leur présence.
«Les autorités communales de Herstal (près de Liège, ndlr) nous ont informés ce 26 octobre de l'interdiction de tenir notre meeting de lancement sur le territoire de la commune. Nous avons introduit un recours en référé qui vient d'être rejeté par la justice liégeoise», pouvait-on lire.
«Décision antidémocratique»
«Nous dénonçons avec force cette décision antidémocratique prise par une commune socialiste», ajoutait le texte signée par une responsable de «Chez Nous», Patricia Potigny, ancienne élue libérale du parlement régional de Wallonie.
Plusieurs figures de «Chez Nous» sont des anciens membres du Mouvement réformateur (MR, les libéraux de Belgique francophone) qui jugaient la ligne de ce parti trop modérée. Le président du mouvement, Jérôme Munier, est aussi passé par le Parti populaire, une formation d'extrême droite qui a disparu du paysage wallon faute du moindre élu aux élections de 2019, laissant vide l'espace à droite du MR.
Immigration, insécurité, «racket fiscal»: le nouveau parti brandit les thèmes classiques de l'extrême droite. Il se présente comme «un parti de droite, conservateur, identitaire, populiste». Dans le nord néerlandophone, ce credo est défendu par le Vlaams Belang, parti anti-immigration qui a fait une percée en 2019 au Parlement fédéral et pèse 24% de l'électorat en Flandre selon le dernier grand sondage.