Proche-OrientIsraël et Iran échangent des menaces après le tir de 200 missiles
ATS
2.10.2024 - 01:05
Israël a menacé de riposter au lancement mardi par l'Iran de 200 missiles vers son territoire pour venger la mort des chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien. Téhéran lui a répondu qu'il frappera «toutes les infrastructures» israéliennes s'il est attaqué.
02.10.2024, 01:05
02.10.2024, 06:50
ATS
«L'Iran a commis une grave erreur ce soir et en paiera le prix», a lancé mardi le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. «Nous nous en tiendrons à ce que nous avons fixé: celui qui nous attaque, nous l'attaquons».
L'attaque massive de l'Iran contre Israël, la deuxième en près de six mois, est «terminée», a fait savoir Téhéran, selon qui, «90% des missiles» ont atteint leur cible. Le chef d'état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, a promis que l'Iran frappera» avec une plus grande intensité» et visera «toutes les infrastructures» du pays si Israël met à exécution sa menace de représailles.
Pour la première fois, l'Iran a employé des missiles hypersoniques lors de cette opération, baptisée «Promesse honnête 2», selon les médias iraniens.
Un mort et deux blessés
Selon Israël, la plupart des missiles ont été interceptés par le système de défense «dôme de fer». Le Pentagone a indiqué que des navires américains avaient aussi tiré une dizaine de missiles intercepteurs en soutien d'Israël.
L'attaque a fait deux blessés légers en Israël, selon les secours, et un Palestinien a été tué par des éclats d'un missile à Jéricho, en Cisjordanie occupée, selon un responsable palestinien. Les sirènes ont retenti à travers tout le pays et l'espace aérien israélien a été fermé.
Des journalistes de l'AFP ont vu des explosions dans le ciel et entendu des dizaines de détonations. Des centaines de personnes à la gare routière centrale de Jérusalem-ouest ont trouvé refuge dans un parking souterrain. Certains ont prié, d'autres ont consulté leurs téléphones. Environ une heure après l'attaque, l'armée a appelé la population à sortir des abris.
Les gardiens de la révolution, armée idéologique iranienne, ont affirmé avoir «visé le coeur» d'Israël, pour venger la mort du chef du Hezbollah pro-iranien Hassan Nasrallah, du chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh et d'un de leurs commandants, Abbas Nilforoushan, tué en même temps que Nasrallah vendredi au Liban.
Mossad visé
Le chef d'état-major iranien a affirmé que les missiles avaient visé «les trois principales bases aériennes militaires du régime sioniste, le Mossad [les services secrets israéliens, ndlr], centre de la terreur, la base aérienne de Nevatim pour les avions F-35 et la base aérienne de Hatzerim, qui a été utilisée pour assassiner le martyr Nasrallah».
«La République islamique d'Iran a respecté les normes nécessaires et n'a ciblé que les bases militaires», a souligné le général Bagheri dans une déclaration à la télévision nationale iranienne.
«Si le régime sioniste, qui est devenu fou, n'est pas contrôlé par ses soutiens américain et européen et veut poursuivre ses crimes ou agir contre notre souveraineté et notre intégrité territoriale, l'opération comme celle de ce soir sera répétée avec une plus grande intensité et toutes les infrastructures du régime seront visées», a averti le général Bagheri.
«Action terminée»
L'Iran a exercé son «droit à l'autodéfense», a écrit sur le réseau social X le ministre iranien des affaires étrangères, Seyed Abbas Araghchi. «Nous avons agi ainsi après avoir fait preuve d'une immense retenue pendant près de deux mois, afin de laisser la place à un cessez-le-feu à Gaza», a-t-il poursuivi. «Notre action est terminée à moins que le régime israélien ne décide d'inviter à de nouvelles représailles», a-t-il averti.
Le 13 avril, en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, l'Iran avait tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, la première attaque directe du genre, baptisée «Promesse honnête». La plupart des missiles avaient été interceptés par Israël avec l'aide de pays étrangers, surtout les Etats-Unis.
«Les Etats-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël», a déclaré mardi le président américain Joe Biden, ajoutant que des discussions étaient «en cours» avec Israël sur la réponse à apporter. L'attaque iranienne a été dénoncée par l'Union européenne, la France, le Royaume-Uni, le Japon ou encore l'Espagne.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir d'urgence mercredi pour discuter de l'escalade des hostilités au Moyen-Orient.