Liban Israël élargit son offensive terrestre contre le Hezbollah

beko

8.10.2024 - 12:44

Israël a dit mardi avoir élargi son offensive terrestre contre le Hezbollah dans le sud du Liban, après y avoir déployé des troupes supplémentaires et appelé les habitants à éviter la zone côtière.

Le Hezbollah a revendiqué mardi des tirs de roquettes sur la ville de Haïfa, dans le nord d'Israël (archives).
Le Hezbollah a revendiqué mardi des tirs de roquettes sur la ville de Haïfa, dans le nord d'Israël (archives).
ATS

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Au 1er anniversaire lundi de l'attaque meurtrière du Hamas contre le territoire israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a juré de poursuivre le combat jusqu'à la victoire contre le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, des alliés de l'Iran, ennemi juré d'Israël.

Malgré les coups infligés au Hamas et au Hezbollah, dont les chefs ont été tués, ces mouvements continuent de tirer des roquettes contre Israël, frontalier au sud avec Gaza et au nord avec le Liban.

L'armée israélienne a annoncé que la 146e division avait commencé lundi «des opérations limitées et localisées contre des cibles et infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud-ouest du Liban», bordant la Méditerranée.

C'est la quatrième division qu'elle déploie depuis le début le 30 septembre de son offensive terrestre dans le sud du Liban, 24 ans après le retrait de ses troupes de cette région occupée pendant 22 ans.

A Saïda (40 km au sud de Beyrouth), les bateaux de pêche et les quelques embarcations sont à quai, au lendemain de l'appel lundi d'Israël à éviter la côte sud.

«Nous avons été informés par l'armée libanaise qu'il était interdit de sortir en mer», a dit Mohammed Bidaoui, du syndicat des pêcheurs de Saïda. «Si ça continue, le marché aux poissons va bientôt fermer.»

Dans le même temps, l'armée israélienne a mené de nouvelles frappes sur le sud et l'est du Liban, ainsi que sur la banlieue sud de Beyrouth.

Le Hezbollah a lui revendiqué des tirs de roquettes sur des sites militaires ainsi que sur la ville de Haïfa, dans le nord d'Israël. Selon Israël, environ 85 projectiles ont été tirés.

«Capacités bonnes»

«Nos capacités sont bonnes, contrairement à ce que dit l'ennemi qui prétend nous avoir affaibli», a assuré Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah, en citant «le tir de centaines de roquettes et de dizaines de drones chaque jour» sur Israël.

Dans une allocution télévisée, il a affirmé que la direction du mouvement était «parfaitement organisée» malgré les frappes israéliennes «douloureuses», en allusion à la mort de plusieurs chefs du Hezbollah dont le numéro un Hassan Nasrallah, tué dans un raid israélien dévastateur sur la banlieue sud de Beyrouth.

Naïm Qassem a aussi dit soutenir les efforts de la classe politique au Liban en vue d'un cessez-le-feu.

Après avoir affaibli le Hamas lors d'une offensive dévastatrice lancée dans la bande de Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du 7 octobre 2023 en Israël, l'armée israélienne a déplacé mi-septembre l'essentiel de ses opérations au Liban, contre le Hezbollah.

Israël cherche à éloigner le Hezbollah, qui a ouvert un front le 8 octobre contre Israël en soutien au mouvement islamiste palestinien, des zones frontalières dans le sud du Liban et à faire cesser ses tirs de roquettes pour permettre le retour dans le nord du pays des quelque 60'000 déplacés.

L'engrenage des violences transfrontalières pendant un an a tourné le 23 septembre à la guerre ouverte, avec le début du pilonnage violent par l'armée israélienne des fiefs du Hezbollah au Liban.

«Mission sacrée»

Depuis octobre 2023, plus de 2000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1110 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Plus d'un million de personnes ont été déplacées.

«Nous avons défini les buts de la guerre et nous sommes en train de les réaliser: renverser le Hamas, ramener tous les otages à la maison, les vivants comme les morts. Il s'agit d'une mission sacrée, nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne l'aurons pas accomplie», a déclaré lundi M. Netanyahu.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1206 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

Raids à Gaza

Le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida, a promis lundi une «bataille d'usure longue, douloureuse et coûteuse» pour Israël, après avoir qualifié de «très difficile» la situation des otages.

Mardi, de nouveaux raids israéliens ont visé le nord et le centre de la bande de Gaza, où au moins 41'909 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La guerre dans le territoire palestinien et au Liban s'accompagne d'une escalade entre l'Iran et Israël qui a dit préparer une réponse à l'attaque aux missiles iranienne le 1er octobre contre son territoire.

«Toute attaque contre les infrastructures iraniennes entraînera une réponse plus forte», a prévenu le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, sur fond d'inquiétudes quant à de possibles frappes visant des sites nucléaires ou pétroliers en Iran.

Selon Téhéran, l'attaque du 1er octobre était une riposte à l'assassinat de Hassan Nasrallah et à celui à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, dans une attaque imputée à Israël.

Les dirigeants occidentaux ont maintes fois souligné le droit d'Israël à se défendre, tout en affirmant le droit des Palestiniens à un Etat et la nécessité de mettre fin à l'occupation israélienne des territoires palestiniens qui dure depuis des décennies.