Israël, qui a juré d'en finir avec le Hamas après son attaque sanglante le 7 octobre, voit les mises en garde se multiplier quant aux conséquences de ses opérations militaires pour les populations civiles à Gaza.
L'enterrement d'une famille israélo-britannique, une mère et ses deux filles, mercredi en Israël, tuées lors de l'assaut du Hamas. Le mari est porté disparu.
A Gaza, un Palestinien évacue une fille blessée lors d'au raid israélien.
Israël mis en garde sur les conséquences pour les civils à Gaza - Gallery
L'enterrement d'une famille israélo-britannique, une mère et ses deux filles, mercredi en Israël, tuées lors de l'assaut du Hamas. Le mari est porté disparu.
A Gaza, un Palestinien évacue une fille blessée lors d'au raid israélien.
Engager une offensive terrestre «massive» dans la bande de Gaza, déjà assiégée et pilonnée sans répit par l'armée israélienne, serait une «erreur», a ainsi jugé mercredi au Caire le président français Emmanuel Macron.
Et si le président américain Joe Biden n'est pas favorable, en l'état, à un cessez-le-feu, comme le réclament les Nations Unies et de nombreux pays, il a lui aussi mis en garde mercredi son allié.
Israël doit faire «tout son possible pour épargner les civils», a-t-il affirmé mercredi soir depuis la Maison Blanche.
Pause humanitaire
De nombreux pays réclament une pause humanitaire dans les bombardements incessants menés par Israël, qui s'est juré d'"anéantir» le Hamas palestinien après son attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre sur son sol, et prépare son armée à une offensive terrestre pour y parvenir.
Tout en affirmant le droit d'Israël à se défendre, le président français a souligné, à l'issue d'une rencontre avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qu'une telle opération, si elle devait être massive, serait alors une erreur parce qu'incompatible avec le droit des populations civiles et aussi parce qu'Israël n'en serait pas mieux protégé.
Lors de déclarations communes devant la presse, le président Sissi a lui appelé Israël à éviter une «invasion terrestre de Gaza» car elle fera «un grand nombre de victimes civiles».
Une offensive terrestre serait extrêmement périlleuse dans ce territoire très densément peuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache armes et combattants, et en présence d'otages.
«Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait déjà appelé mardi à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» et condamné les «violations claires du droit humanitaire» dans le territoire palestinien, provoquant la colère d'Israël.
700 morts en une journée
L'attaque du Hamas et les représailles de l'armée israélienne dans la bande de Gaza ont fait plus de 1400 morts en Israël, selon les autorités, et plus de 6500 dans le territoire palestinien, selon le mouvement islamiste, majoritairement des civils des deux côtés.
Le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007 a affirmé mercredi qu'au moins 700 personnes avaient été tuées en une seule journée.
En outre, 13 personnes ont été tuées en Israël par des tirs de roquettes depuis le 7 octobre, a déclaré mercredi à l'AFP le porte-parole du Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge.
L'armée israélienne a affirmé avoir mené «des frappes de grande ampleur», qui ont touché «plusieurs infrastructures terroristes du Hamas», dont des tunnels.
La situation humanitaire dramatique dans le petit territoire de 362 km2 préoccupe également la communauté internationale.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, six hôpitaux ont déjà fermé, faute de carburant, dans la bande de Gaza où s'entassent 2,4 millions de Palestiniens dans des conditions désastreuses.
L'ONU réclame d'urgence la livraison de carburant pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux où affluent des milliers de blessés, pomper et purifier l'eau et faire circuler les camions.
Organisation «terroriste»
Mais Israël s'y refuse, affirmant que cela profiterait au Hamas qu'il considère avec les Etats-Unis et l'Union européenne comme une organisation «terroriste».
Le président français a annoncé l'envoi par la France d'un navire militaire pour «soutenir les hôpitaux». Ce dernier, un navire-hôpital, a appareillé mercredi pour Gaza.
Un avion français chargé de matériel médical doit aussi atterrir jeudi en Egypte à destination de la population gazaouie, a-t-il précisé.
Pour Washington, un cessez-le-feu «à ce stade ne bénéficierait qu'au Hamas». La Maison Blanche a suggéré plutôt des «pauses» pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, une position que devrait rallier les pays de l'Union européenne, réunis jeudi et vendredi en sommet, selon des sources diplomatiques.
«Rendre des comptes»
Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël depuis la bande de Gaza, semant la terreur lors de cette attaque d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a reconnu mercredi qu'il devrait lui aussi «rendre des comptes» après cette attaque qui a sidéré le pays.
Au total, quelques dizaines de camions chargés d'aide humanitaire sont arrivés depuis le 21 octobre alors que, selon l'ONU, au moins cent camions par jour seraient nécessaires.
«Le temps presse. Nous avons un besoin urgent de carburant», a déclaré à l'AFP Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, qui craint de devoir arrêter ses opérations dès mercredi soir.