Reprise des combats Israël pilonne Gaza après la fin de la trêve

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2.12.2023 - 12:44

L'armée israélienne bombardait samedi la bande de Gaza pour une deuxième journée consécutive depuis l'expiration d'une trêve avec le mouvement islamiste palestinien Hamas. Ce répit temporaire avait permis la libération d'otages et l'acheminement d'une aide d'urgence.

De la fumée s'élève après une explosion dans la partie nord de la bande de Gaza, vue depuis Sderot, dans le sud d'Israël, le 2 décembre 2023.
De la fumée s'élève après une explosion dans la partie nord de la bande de Gaza, vue depuis Sderot, dans le sud d'Israël, le 2 décembre 2023.
KEYSTONE

Keystone-SDA, bas

L'armée israélienne a indiqué avoir frappé «plus de 400 cibles» dans le petit territoire palestinien depuis la reprise des hostilités vendredi matin, dont 50 dans la région de Khan Younès (sud), où la morgue du principal hôpital était engorgée, selon un correspondant de l'AFP.

Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans ce territoire palestinien assiégé, a fait état de plus de 240 morts et 650 blessés.

Chaque camp accuse l'autre

Samedi matin, l'armée israélienne a envoyé des SMS aux habitants de plusieurs zones, notamment les quartiers nord de Khan Younès, ainsi que de villages bordant la frontière avec Israël dans le centre de la bande de Gaza, leur ordonnant de «partir immédiatement».

Israël et le Hamas se renvoient la responsabilité de la fin de la trêve, qui a permis la libération d'une centaine d'otages en échange de celle de 240 prisonniers palestiniens ainsi que l'accélération de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Le Hamas a dit avoir «proposé un échange de prisonniers et de personnes âgées» parmi les otages, ainsi que la remise à Israël des corps de captifs «morts dans les bombardements israéliens».

Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le mouvement islamiste d'avoir «violé l'accord» et «tiré des roquettes» vers Israël. Son gouvernement a promis au Hamas «la pire des raclées».

Hamas et Hezbollah

A la frontière nord d'Israël, les échanges de tirs ont en parallèle repris entre l'armée israélienne et le mouvement libanais Hezbollah, un allié du Hamas.

Le Hezbollah, qui a revendiqué des attaques contre Israël, a déploré la mort de deux de ses membres dans des bombardements israéliens dans le sud du Liban, où un civil a également été tué.

Israël a mené des frappes aériennes samedi près de la capitale syrienne Damas, a indiqué le ministère syrien de la Défense.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a affirmé que deux combattants pro-Hezbollah ont été tués dans ces frappes contre des «sites du Hezbollah».

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'avait pas commenté ces frappes.

Selon l'agence palestinienne Wafa, les forces israéliennes ont mené des opérations nocturnes dans différents secteurs de la Cisjordanie occupée, où le Hamas compte aussi des soutiens.

La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre, qui a fait 1200 morts, en majorité des civils, selon les autorités.

En représailles, Israël a mené des bombardements dévastateurs contre le territoire palestinien et lancé le 27 octobre une offensive terrestre. D'après le gouvernement du Hamas, plus de 15'000 personnes ont péri dans les frappes israéliennes depuis le 7 octobre.

«Si les violences reprennent à cette ampleur et cette intensité, nous pouvons supposer que des centaines d'enfants de plus seront tués et blessés chaque jour», a alerté la directrice exécutive de l'Unicef, Catherine Russell.

«Des êtres humains»

La trêve avait offert un répit aux habitants de Gaza et permis une accélération de l'aide humanitaire, mais ce flot, qualifié de très insuffisant par l'ONU, a été interrompu par la reprise des hostilités.

Le Croissant-Rouge palestinien a toutefois indiqué samedi avoir «réceptionné des camions d'aide» via le terminal égyptien de Rafah, poste-frontière avec Gaza, les premiers depuis l'expiration de la trêve.

Les besoins sont immenses dans le territoire déjà soumis à un blocus israélien, où plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits.

Samedi, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé que l'hôpital al-Awda, l'un des rares à être encore opérationnels dans le nord de la bande de Gaza, avait été en partie touché par une frappe vendredi.

En parallèle, la situation sanitaire se détériore dans la bande de Gaza, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) recensant 111'000 cas d'infection respiratoire aiguë et 36'000 cas de diarrhée chez des enfants de moins de cinq ans parmi les déplacés.

Encore 136 otages

«Quand est-ce que le monde va nous voir comme des êtres humains? Ma famille et moi, on est des civils, on n'a rien à voir avec cette guerre», se désespère Marwa Saleh, 47 ans, arrivée à Khan Younès (sud) après avoir été déplacée de la ville de Gaza (nord).

En Israël, les familles et proches d'otages continuent pour leur part de se mobiliser pour demander la libération des leurs après la confirmation vendredi soir par l'armée israélienne de la mort de cinq otages retenus dans la bande de Gaza.

Après la libération de 110 otages depuis le début du conflit, dont 105 pendant la trêve, en majorité des femmes et des mineurs, 136 otages, dont des enfants, restent aux mains du Hamas et d'autres groupes affiliés à Gaza, selon les autorités israéliennes.