Attaques à Jérusalem Israël prive des «familles de terroristes» de certains droits

ATS

29.1.2023 - 01:37

Le cabinet de sécurité israélien a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche des mesures privant des «familles de terroristes» de certains droits, après deux attaques à Jérusalem-Est. L'une d'entre elles a fait sept morts vendredi soir.

Un Palestinien armé a tué sept personnes vendredi soir près d'une synagogue à Jérusalem-Est pendant les prières du shabbat, après des frappes israéliennes sur la bande de Gaza.
Un Palestinien armé a tué sept personnes vendredi soir près d'une synagogue à Jérusalem-Est pendant les prières du shabbat, après des frappes israéliennes sur la bande de Gaza.
ATS

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait promis samedi soir une réponse «forte» et «solide» à ces attaques menées par deux Palestiniens de Jérusalem-Est, partie de la ville occupée et annexée par Israël. A l'issue d'une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la sécurité sociale des «familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme».

Il a également souligné qu'un projet de loi, visant à révoquer «les cartes d'identité israéliennes» de cette même catégorie de familles, serait discuté lundi en conseil des ministres. Ces mesures risquent de s'appliquer en premier lieu à des Palestiniens ayant la nationalité israélienne et des Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est.

Attaques pas revendiquées

Vendredi soir, un Palestinien de 21 ans a tiré sur des passants à proximité d'une synagogue dans le quartier de colonisation de Neve Yaacov, tuant sept personnes avant d'être abattu. Samedi matin, un Palestinien de 13 ans a blessé par balles deux Israéliens à Silwan, à deux pas des remparts de la vieille ville. Aucune de ces deux attaques n'a été revendiquée.

Trois des victimes de la fusillade de Neve Yaacov ont été inhumées dans la nuit de samedi à dimanche. Ces nouvelles violences surviennent sur fond de brusque escalade après la mort jeudi de neuf Palestiniens dont des combattants et une sexagénaire, dans un raid de l'armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Les forces israéliennes ont été placées en état d'alerte maximale, et l'armée a annoncé renforcer ses effectifs en Cisjordanie, alors que les appels à la retenue se sont multipliés en provenance de l'étranger. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu à Jérusalem et Ramallah lundi et mardi pour évoquer des mesures en vue d'une désescalade.

Le cabinet de sécurité israélien a également décidé de faciliter l'obtention de permis de port d'armes. «Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre», a déclaré le ministre de la sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite.

«Particulièrement abject»

Dans le quartier palestinien de Silwan, l'assaillant, muni d'un pistolet, a blessé un père et son fils soldat, âgés respectivement de 47 et 23 ans, selon la police et les secours, avant d'être blessé par des passants armés, puis arrêté.

L'attaque de Neve Yaacov, perpétrée au soir de la journée mondiale à la mémoire des victimes de la Shoah, a suscité une vague d'indignation en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que la condamnation de gouvernements arabes entretenant des liens avec Israël, comme l'Egypte, la Jordanie ou les Emirats arabes unis.

Des médias israéliens et palestiniens ont identifié l'assaillant comme étant Khayri Alqam. Celui-ci fait l'objet de nombreuses louanges sur des comptes en arabe sur les réseaux sociaux.

Qualifiant l'attaque de crime «particulièrement abject», le secrétaire général de l'ONU António Guterres a dit être «profondément inquiet de l'escalade de la violence». L'autorité palestinienne s'est abstenue de la condamner et a jugé qu'Israël était «entièrement responsable de la dangereuse escalade».

Neuf Palestiniens tués

Jeudi, neuf Palestiniens ont été tués dans un raid militaire israélien à Jénine en Cisjordanie, présenté par Israël comme une action préventive contre une cellule du groupe armé palestinien Djihad islamique.

La nuit suivante a été marquée par des tirs de roquettes de Gaza vers Israël et des frappes israéliennes sur ce territoire sans qu'aucune victime ne soit déplorée.

Le député israélien d'opposition Mickey Levy a dit craindre que «ce qui est arrivé il y a 20 ans [soit en train de commencer] à se produire maintenant» dans une référence à la seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000 à 2005.

A Tel-Aviv, quelques dizaines de milliers de personnes, beaucoup moins nombreux que les deux samedis précédents, ont manifesté contre le gouvernement et son projet contesté de réforme de la justice. Les manifestants ont marqué une minute de silence à la mémoire des victimes de Neve Yaacov.

ATS