«Le grand problème, c'est la classe politique», a affirmé lundi le président d'extrême droite du Brésil Jair Bolsonaro. Des manifestations sont prévues dimanche pour pousser les parlementaires à appuyer les réformes du chef de l'Etat.
Le Brésil «est un pays merveilleux qui a tout pour bien fonctionner, mais le grand problème, c'est notre classe politique», a déclaré le chef de l'Etat, lors d'un discours à la Fédération des industries de Rio de Janeiro (Firjan). «Il faut changer ça», a-t-il insisté.
Son gouvernement est embourbé dans de difficiles tractations pour faire approuver au Parlement ses premières réformes, notamment celle du système des retraites, jugée cruciale par les marchés. «Il n'y a pas de lutte entre les pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Ce qu'il y a, c'est beaucoup de commérages», a-t-il ajouté.
Jeudi, le président Bolsonaro avait partagé sur le service de messagerie Whatsapp un texte d'un auteur anonyme qui présentait le Brésil comme un pays «ingouvernable sans combines». Le chef de l'Etat, qui a promis durant sa campagne d'en finir avec tout type d'arrangements entre partis, se présente comme une personnalité hors du sérail politique, même s'il a été député pendant près de 30 ans.
Pression sur les parlementaires
La semaine dernière, le dirigeant d'extrême droite a essuyé les premières grandes manifestations contre son administration. Des centaines de milliers d'enseignants et d'étudiants sont descendus dans la rue pour protester contre des coupes budgétaires dans l'éducation.
De leur côté, des groupes pro-Bolsonaro ont lancé un appel à des manifestations dimanche dans plusieurs villes du pays, visant notamment à réclamer aux parlementaires une approbation rapide des réformes du gouvernement.
«Je sens que le mouvement spontané prévu le (dimanche) 26 veut plus de rapidité (de la part des parlementaires). S'ils ont des propositions meilleures que les nôtres, qu'ils les soumettent au vote», a dit le président lundi.
Tensions au sein du parti
Cet appel aux manifestations a suscité des tensions au sein même du camp Bolsonaro. Une des critiques les plus féroces est venue de Janaina Paschoal, députée de l'Etat de Sao Paulo pour le PSL, le parti présidentiel. «Le 26, si les rues sont vides, Bolsonaro se rendra compte qu'il faut arrêter de dramatiser et commencer à travailler», a-t-elle écrit sur Twitter.
«Mon Dieu, arrêtez avec ces appels à la manifestation. Ça n'a aucun sens quand on est au pouvoir», a ajouté cette avocate qui a joué un rôle-clé dans la destitution controversée de l'ex-présidente de gauche Dilma Rousseff en 2016.
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