Crise climatiqueJoe Biden promet de mener la réponse mondiale à la crise du climat
ATS
27.1.2021 - 22:43
Joe Biden a affirmé mercredi que son pays devait guider la réponse mondiale à la menace «existentielle» de la crise du climat. Il a signé de nouveaux décrets pour lutter contre le réchauffement de la planète et annoncé l'organisation d'un sommet international consacré au sujet en avril.
Parmi les mesures annoncées par le président démocrate, l'une proclame un moratoire sur l'octroi de nouvelles concessions pour des forages pétroliers et gaziers sur les terres et les eaux appartenant au gouvernement. «Nous avons déjà attendu trop longtemps pour faire face à cette crise climatique. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Nous le voyons de nos propres yeux. Nous le ressentons dans notre for intérieur. Et il est temps d'agir», a-t-il alerté.
«Nous devons guider la réponse mondiale» à cette crise «existentielle», a-t-il insisté. Le nouveau président démocrate, qui a nommé l'ancien secrétaire d'Etat John Kerry envoyé spécial pour le climat, a annoncé l'organisation par les Etats-Unis d'un sommet environnemental le 22 avril, le jour de la Terre.
Cette date correspond aussi au cinquième anniversaire de la signature de l'accord de Paris, que les Etats-Unis ont à nouveau rejoint quelques heures après l'entrée en fonction de Joe Biden. Les Etats-Unis devraient, lors de ce sommet, annoncer de nouveaux objectifs en termes de baisse de leurs émissions de gaz à effet de serre.
Message «positif»
John Kerry a dit que son pays était prêt à travailler avec la Chine dans le cadre des négociations climatiques, en dépit des différends entre les deux puissances. «Le vol de propriété intellectuelle, l'accès au marché, la mer de Chine méridionale»: «ces sujets ne seront jamais marchandés pour quoi que ce soit qui ait à voir avec le climat», qui est «un sujet distinct», a-t-il assuré lors d'un briefing à la Maison Blanche.
Ce sommet «envoie un message positif, selon lequel l'administration Biden est sérieuse quant au fait de travailleur main dans la main avec la communauté internationale», estime Rachel Cleetus, qui fait partie d'une organisation rassemblant des scientifiques «inquiets». Elle souligne toutefois que les Etats-Unis ont du chemin à faire, et que le monde attend d'eux de nouveaux objectifs ambitieux.
La pause annoncée sur l'octroi de nouvelles concessions pour des forages pétroliers et gaziers sur les terres et les eaux fédérales n'aura pas d'impact sur les concessions déjà accordées. Elle permettra toutefois à Joe Biden de tenir une de ses promesses de campagne.
Conseil scientifique
Les Etats-Unis s'engagent aussi à préserver l'intégrité de 30% des terres et des eaux fédérales d'ici 2030, afin d'enrayer la perte de la biodiversité. M. Biden a également annoncé que les considérations climatiques deviendraient un élément essentiel de la diplomatie et des politiques de sécurité américaines, et qu'il allait reconstituer un conseil scientifique composé d'experts.
Le président démocrate doit par ailleurs présenter au Congrès le mois prochain son plan de 2000 milliards de dollars pour le climat, censé placer durablement les mesures vertes au coeur de l'économie américaine. Il pourrait cependant faire face aux réticences des élus républicains, même si un accord bipartite reste envisageable.
Avec cette série de mesures, Joe Biden se rapproche de manière concrète de son objectif d'abandon progressif des énergies fossiles, et d'une neutralité carbone dans le secteur énergétique d'ici 2035 et dans l'ensemble de l'économie d'ici 2050.
Mais certaines associations environnementales souhaitent que le nouveau président aille encore plus loin, transformant le moratoire sur les forages en une interdiction permanente. Le projet présidentiel a aussi provoqué de vives critiques dans l'industrie des énergies fossiles.