Journalisme en danger? Julian Assange traité comme un «prisonnier politique»

ATS

2.10.2024 - 17:23

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a été traité comme un «prisonnier politique» estime l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) qui redoute un «effet dissuasif» pour les journalistes, dans une résolution adoptée mercredi.

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange et son épouse Stella Assange assistent à une audience au Conseil de l'Europe à Strasbourg, France, le 1er octobre 2024.
Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange et son épouse Stella Assange assistent à une audience au Conseil de l'Europe à Strasbourg, France, le 1er octobre 2024.
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Julian Assange a assisté au débat sur cette résolution, à Strasbourg, levant son poing au ciel en souriant, après son adoption à 88 voix pour et 13 contre (sur 121 votants).

L'Australien de 53 ans a passé 14 ans d'abord cloîtré dans l'ambassade d'Équateur à Londres puis en détention à Belmarsh, prison proche de la capitale britannique, d'où il a été libéré en juin après un accord conclu avec le ministère américain de la Justice.

L'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), composée d'élus désignés par les parlements des 46 Etats membres, «se réjouit vivement de la libération de M. Assange et du fait qu'il ait retrouvé sa famille», selon cette résolution.

Mais elle reste «profondément préoccupée par le traitement disproportionnellement sévère réservé à Julian Assange», et craint que ces mesures «créent un effet dissuasif et un climat d'autocensure pour tous les journalistes».

«Si vous regardez la définition d'un prisonnier politique, Julian Assange et son cas répondent à cette définition», a déclaré Thorhildur Sunna Aevarsdottir (Parti pirate) mercredi lors du débat qui se basait sur un rapport porté par cette élue islandaise.

Julian Assange a publié à partir de 2010 sur WikiLeaks des centaines de milliers de documents classifiés concernant les activités militaires et diplomatiques des Etats-Unis, ainsi que des récits d'exécutions extrajudiciaires et de collecte de renseignements contre les alliés de Washington.

Meilleure protection

En juin, un accord de plaider-coupable avec la justice américaine lui a permis de quitter le Royaume-Uni en direction de Saipan, un territoire américain du Pacifique, où une juge l'a condamné à une peine de prison, déjà purgée lors de sa détention provisoire. Il a ensuite regagné l'Australie.

Le Conseil de l'Europe regroupe 46 pays signataires de la Convention européenne des droits de l'homme, dont le Royaume-Uni où se trouvait Julian Assange. L'institution paneuropéenne s'était constamment opposée à son extradition aux Etats-Unis.

Lors d'une audition mardi par une commission du Conseil de l'Europe, Julian Assange a martelé qu'il était libre parce qu'il avait «plaidé coupable d'avoir fait du journalisme».

La résolution adoptée mercredi appelle à une réforme de la loi américaine sur l'espionnage et à une meilleure protection des lanceurs et lanceuses d'alertes.