Nord de BakhmoutKiev admet une situation «compliquée»
hl
13.2.2023 - 17:02
L'Ukraine a reconnu lundi une situation «compliquée» au nord de Bakhmout, épicentre des combats dans l'est du pays, où l'armée russe a revendiqué la capture d'un nouveau village, poursuivant sa tentative d'encercler cette ville forteresse du Donbass.
Keystone-SDA, hl
13.02.2023, 17:02
13.02.2023, 18:28
ATS
Cité de quelque 70'000 habitants avant la guerre, Bakhmout a été en grande partie détruite par plus de six mois de combats qui ont provoqué de lourdes pertes dans les deux camps. Si son importance stratégique est contestée, la ville a acquis un statut de symbole de la lutte entre Moscou et Kiev pour le contrôle de cette région industrielle de l'Est.
Après plusieurs mois marqués par des duels d'artillerie sans gains significatifs sur le terrain, les troupes russes ont progressé ces dernières semaines notamment au nord de Bakhmout, où elles ont capturé le mois dernier la ville de Soledar et ses mines de sel.
Prise de Krasna Gora
La présidence ukrainienne a admis lundi une situation «compliquée» dans le village de Paraskoviïvka,au sud de Soledar et à une dizaine de kilomètres du centre de Bakhmout, qui «fait face à des bombardements et à des assauts intenses» russes.
L'armée russe a, elle, revendiqué la capture du village de Krasna Gora, à proximité immédiate de Paraskoviïvka. Selon elle, «des unités d'assaut de volontaires, avec l'appui feu des forces d'artillerie du groupe Sud ont libéré le village».
La prise de Krasna Gora avait été revendiquée dès dimanche par le patron du groupe paramilitaire russes Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans cette bataille.
L'état-major ukrainien a indiqué dans son propre rapport quotidien que les troupes russes avaient bombardé seize localités près de Bakhmout au cours de la journée écoulée avec des chars, des mortiers et de l'artillerie.
«Explosions tous les jours»
Dimanche, le porte-parole du commandement «Est» de l'armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, avait déclaré que «le secteur de Bakhmout est toujours la zone principale des attaques de l'ennemi» avec 167 bombardements et 41 affrontements armés rapportés au cours des 24 heures précédentes.
Un responsable de l'occupation russe dans l'est de l'Ukraine, le dirigeant séparatiste Denis Pouchiline, avait affirmé vendredi que les troupes de Moscou avaient désormais sous leur contrôle trois des quatre voies d'approvisionnement ukrainiennes vers Bakhmout.
M. Tcherevaty a également fait état d'un «nombre de bombardements record» près de Lyman, plus au nord, ville qui avait été abandonnée par les Russes en octobre face à une puissante contre-offensive ukrainienne et où ils avaient échappé de peu à un encerclement.
Dans la ville de Koupiansk, au nord de la ligne de front, des journalistes de l'AFP ont constaté lundi des immeubles détruits et criblés de balles et des rues jonchées de voitures calcinées et renversées.
Après une forte explosion qui a secoué la ville au petit matin, les habitants ont dit redouter un assaut russe imminent. «Il y a eu des bombardements en face de ma maison, qui ont brisé toutes les fenêtres. Il y a des explosions tous les jours, c'est très effrayant», a témoigné Olga, une habitante de 62 ans.
La présidence ukrainienne a aussi rapporté une situation «tendue» près de Vougledar, plus au sud, où les troupes russes sont à l'assaut. A Kherson, dans le sud de l'Ukraine, trois personnes ont été tuées et une blessée dans des bombardements ces dernières 24 heures, selon la même source.
Plus de munitions utilisées
Sur le front politique, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a nommé lundi un nouveau chef des services de sécurité ukrainiens (SBU), Vassyl Maliouk, un officier de combat, et un nouveau ministre de l'Intérieur, Igor Klymenko, dont la tâche sera de former de nouvelles brigades d'assaut.
Le ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov, fragilisé par un scandale de corruption, a lui fixé les objectifs de la prochaine rencontre avec les alliés occidentaux de Kiev prévue mardi à Bruxelles.
Il a cité lundi sur Facebook la défense antiaérienne face aux missiles russes, la livraison de chars modernes et de munitions à l'Ukraine, l'entraînement des soldats et la logistique.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a toutefois averti lundi que Kiev utilisait plus de munitions que l'Alliance atlantique n'en produisait actuellement. «Cela met nos industries de défense sous pression», a-t-il ajouté.
L'Ukraine a engrangé ces dernières semaines les promesses de livraisons d'armes, cruciales pour son effort de guerre. Mais Kiev exhorte les Occidentaux à lui fournir des armes à longue portée et des avions de combat pour faire face à Moscou.