Le point sur l'UkraineNouvelles sanctions, évacuations à Marioupol et incertitudes à Odessa
ATS
3.5.2022 - 12:30
Le Premier ministre britannique Boris Johnson doit s'adresser mardi au Parlement ukrainien par visio-conférence, une première pour un dirigeant occidental depuis le début de la guerre. Sur le terrain, les Ukrainiens poursuivent leurs efforts pour évacuer Marioupol.
Keystone-SDA
03.05.2022, 12:30
03.05.2022, 14:14
ATS
«Marioupol: l'évacuation se poursuit», a annoncé la présidence ukrainienne mardi dans son rapport matinal fondé sur les informations fournies par les administrations régionales. Le conseil municipal de ce port industriel du sud du Donbass, quasiment conquis par les Russes, avait annoncé lundi soir un accord pour une évacuation avec le soutien de l'ONU et de la Croix-Rouge.
Ce week-end, pour la première fois en deux mois de siège et de bombardements, une centaine de civils terrés dans les caves de l'immense aciérie Azovstal, dernière poche de résistance de la ville, avaient pu quitter le site avec l'accord de la Russie, de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Mais lundi, à Zaporijjia, à 200 km au nord-ouest, un parking transformé en point d'accueil pour les réfugiés n'a vu arriver aucun convoi de Marioupol. Dans la soirée, le régiment Azov, qui participe à la défense de l'aciérie, a expliqué «qu'après l'évacuation partielle des civils du territoire d'Azovstal, l'ennemi continue de tirer sur le territoire de l'usine, y compris des bâtiments où se cachent des civils».
Incertitudes pour Odessa
Dans le reste du pays, «l'ennemi a continué de tirer sur la ville de Kharkiv et des localités voisines», a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne dans sa note matinale au sujet de la deuxième ville du pays.
Plus au sud, près d'Izioum, les Russes ont bombardé «intensément» les positions ukrainiennes et dans le Donbass ils tentent «de prendre le plein contrôle des localités de Popasna et Roubijné et d'avancer vers Lyman et Sloviansk». Dans le sud-ouest de l'Ukraine, le port d'Odessa est de nouveau la cible des missiles russes.
Les Ukrainiens craignent qu'Odessa figure parmi les objectifs de Moscou, notamment depuis qu'un général russe a affirmé que l'offensive du Kremlin en Ukraine visait à établir un couloir de la Russie vers la région séparatiste moldave de Transdniestrie, qui passerait par Odessa.
A l'est d'Odessa, le centre de Mykolaïv a été frappé dans la soirée de lundi, selon le rapport matinal de la présidence. Une enquête sur de possibles «tortures et meurtres» pendant l'occupation russe d'une localité de cette région a été lancée, ont par ailleurs indiqué mardi sur Telegram les services de la procureure générale d'Ukraine.
«Heure de gloire»
Les alliés occidentaux accroissent leur pression sur Moscou et leur soutien à Kiev avec mardi, un discours du Premier ministre britannique Boris Johnson par visioconférence devant le Parlement ukrainien, une première pour un dirigeant occidental depuis le début de l'invasion russe.
«C'est votre heure de gloire», doit-il déclarer aux députés ukrainiens selon un communiqué de Downing Street publié lundi soir, dressant un parallèle avec l'unité affichée par le Parlement et le peuple britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. «Nous nous souvenons de notre période de grand péril comme de notre heure de gloire», doit-il affirmer lors de son allocution.
Boris Johnson doit annoncer à cette occasion une nouvelle aide militaire à Kiev d'une valeur de 300 millions de livres (360 millions de francs), comprenant notamment du matériel d'armement défensif. Jusqu'à présent, le Royaume-Uni a fourni à l'Ukraine 5000 missiles antichars, cinq systèmes de missiles antiaériens avec plus de 100 missiles et 4,5 tonnes d'explosifs.
Nouvelles sanctions
Les Européens travaillent de leur côté à durcir leurs sanctions économiques contre Moscou. La Commission européenne devrait proposer mardi un sixième paquet de sanctions comprenant un calendrier d'arrêt progressif des importations de pétrole russe, qui représentent 30% des importations de pétrole de l'Union européenne.
Si les 27 Etats membres s'entendent sur cette mesure, l'arrêt des achats de pétrole et de produits pétroliers à la Russie sera progressif, sur six à huit mois, mais avec des mesures à effet immédiat, notamment une taxe sur le transport par tankers, a confié un responsable européen.
Les nouvelles sanctions concerneront aussi «le secteur bancaire, il y aura d'autres banques russes qui sortiront de Swift», a précisé lundi le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell.
Référendums
L'approche du 9 mai, date à laquelle la Russie célèbre la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945, alimente les spéculations sur la façon dont Moscou pourrait annoncer des gains en Ukraine.
Washington a fait état d'informations «très crédibles» selon lesquelles la Russie entend organiser «vers la mi-mai» des référendums pour «tenter d'annexer» les «républiques» séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dans le Donbass.