Guerre en Ukraine Kiev annonce le retrait d'une position près d'Avdiïvka

ATS

16.2.2024 - 20:37

L'armée ukrainienne a annoncé vendredi s'être retirée «avec des pertes mineures» d'une position qu'elle tenait au sud d'Avdiïvka. C'est une ville de l'est où la situation s'est considérablement dégradée ces derniers jours face à la multiplication des assauts russes.

Cette cité a une valeur symbolique importante. Elle était brièvement tombée en juillet 2014 aux mains de séparatistes pilotés par Moscou, avant de revenir sous contrôle ukrainien et de le rester malgré l'invasion du 24 février 2022 et sa proximité avec Donetsk, bastion des partisans de la Russie (archives).
Cette cité a une valeur symbolique importante. Elle était brièvement tombée en juillet 2014 aux mains de séparatistes pilotés par Moscou, avant de revenir sous contrôle ukrainien et de le rester malgré l'invasion du 24 février 2022 et sa proximité avec Donetsk, bastion des partisans de la Russie (archives).
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L'Ukraine risque de devoir abandonner cette localité aujourd'hui largement détruite, confrontée à un manque de moyens croissant en raison notamment du blocage de l'aide militaire américaine, alors que la Russie, qui a plus d'hommes et de munitions, peut espérer une conquête, à quelques jours du deuxième anniversaire du début de l'invasion le 24 février.

Il s'agirait dans ce cas de la plus grande victoire symbolique de la Russie après l'échec de la contre-offensive de Kiev l'été dernier. «La décision de se retirer a été prise pour économiser du personnel et améliorer la situation opérationnelle», a écrit sur Telegram Oleksandre Tarnavsky, le général ukrainien qui commande cette zone.

Le retrait de cette position fortifiée s'est déroulé «avec des pertes mineures», a-t-il ajouté tout en assurant que l'armée continuait à «tenir la ville» et que l'envoi de renforts et de munitions supplémentaires aux troupes ukrainiennes sur place se poursuivait.

Pression «extraordinaire»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en tournée européenne, a déclaré depuis Berlin être en contact permanent avec le commandement militaire dont la tâche principale est selon lui de préserver les vies des soldats et «minimiser les pertes».

Selon Kiev, l'armée russe multiplie les vagues d'assaut depuis octobre pour prendre cette cité industrielle, malgré des pertes humaines très importantes, une situation rappelant la bataille de Bakhmout, ville que Moscou a conquise en mai 2023 après 10 mois de combats au prix de dizaines de milliers de morts et blessés.

«La pression de la part des Russes est tout simplement extraordinaire», a déclaré vendredi soir à la télévision le porte-parole de la 3e brigade d'assaut Oleksandre Borodine, unité ukrainienne envoyée ces derniers jours en renfort pour défendre la ville, et qui avait déjà combattu à Bakhmout.

Après l'échec de la contre-offensive estivale ukrainienne, ce sont les Russes qui sont passés à l'assaut, face à une armée ukrainienne qui peine à regarnir ses rangs et en manque de munitions.

Importante valeur symbolique

La Maison Blanche a de son côté relevé que «Avdiïvka risque de tomber sous contrôle russe», et cela alors que l'aide militaire promise par les Etats-Unis est bloquée depuis des mois par les rivaux républicains du président Joe Biden, au risque de faire le jeu de Vladimir Poutine.

Cette cité a une valeur symbolique importante. Elle était brièvement tombée en juillet 2014 aux mains de séparatistes pilotés par Moscou, avant de revenir sous contrôle ukrainien et de le rester malgré l'invasion du 24 février 2022 et sa proximité avec Donetsk, bastion des partisans de la Russie depuis 10 ans.

Elle est aujourd'hui en grande partie détruite, mais quelque 900 civils y demeurent selon les autorités locales. Moscou espère que sa capture rendra plus difficiles les bombardements ukrainiens visant Donetsk. La poussée russe sur Avdiïvka interroge désormais les habitants de localités environnantes: faut-il fuir maintenant ou continuer d'espérer que tout ira bien?

«Cadeau» à Poutine

A quelques jours du deuxième anniversaire de l'invasion russe, l'Ukraine est face à de multiples défis: les forces russes à l'offensive, l'aide militaire américaine bloquée, manque d'hommes, d'armes et de munitions.

Dans ce contexte tendu, M. Zelensky a signé vendredi à Berlin avec Olaf Scholz un accord de sécurité et est arrivé à Paris pour un autre accord de sécurité bilatéral. Il prévoit de participer samedi à la Conférence de sécurité à Munich et d'y rencontrer la vice-présidente américaine Kamala Harris.

A Munich, Mme Harris a souligné vendredi qu'un échec à débloquer la nouvelle enveloppe d'aide à l'Ukraine au Congrès américain reviendrait à «faire un cadeau» à Vladimir Poutine.