Ukraine Kiev se prépare à une attaque – Marioupol espère une aide

ATS

13.3.2022 - 06:19

L'Ukraine, qui craint un encerclement de Kiev, a promis une «défense acharnée» de sa capitale face aux forces russes, qui pilonnent le sud du pays. La ville assiégée de Marioupol espère l'arrivée dimanche d'un convoi d'aide humanitaire.

La situation "dans certaines villes" ukrainiennes a pris des "proportions catastrophiques", notamment à Marioupol, selon le général russe Mikhaïl Mizintsev.
La situation "dans certaines villes" ukrainiennes a pris des "proportions catastrophiques", notamment à Marioupol, selon le général russe Mikhaïl Mizintsev.
ATS

13.3.2022 - 06:19

Ce convoi est resté bloqué plus de cinq heures à un barrage russe samedi. L'espoir est qu'il puisse parvenir à Marioupol ce dimanche, a avancé samedi la vice-première ministre ukrainienne Irina Verechtchouk. L'enjeu est crucial pour Marioupol.

Cette cité portuaire stratégique, située dans le sud-est du pays entre la Crimée et le Donbass, est plongée dans une situation critique, «quasi désespérée» selon Médecins sans frontières (MSF), manquant de vivres et privée d'eau, de gaz, d'électricité et de communications.

Des tentatives d'évacuation de centaines de milliers de civils ont échoué à plusieurs reprises. La ville de «Marioupol est toujours encerclée. Ce qu'ils ne peuvent pas avoir par la guerre, [les Russes] veulent l'avoir par la faim et par le désespoir. Comme ils ne peuvent pas faire tomber l'armée ukrainienne, ils visent la population», analyse une source militaire française.

«Proportions catastrophiques»

Moscou reconnaît que la situation «dans certaines villes» a pris des «proportions catastrophiques», selon les mots du général Mikhaïl Mizintsev, cité samedi par les agences de presse russes. Mais le militaire a accusé les «nationalistes» ukrainiens de miner les zones résidentielles et de détruire des infrastructures, privant les civils de voies d'évacuation et de ressources élémentaires.

Toujours au sud, la métropole d'Odessa continue à se préparer à une offensive des troupes russes, qui se concentrent pour l'heure à une centaine de kilomètres à l'est sur la ville de Mykolaïv.

Les victimes jonchent les rues de certaines villes et les bilans sont impossibles à vérifier. «Environ 1300» militaires ukrainiens ont été tués depuis le 24 février, a indiqué samedi le président Volodymyr Zelensky, dans un premier décompte officiel fourni par les autorités ukrainiennes depuis le début de l'invasion.

L'armée russe, elle, a perdu «environ 12'000 hommes», affirme le chef d'Etat. La Russie, de son côté, a annoncé le 2 mars son seul et unique bilan à ce jour de 498 soldats tués. Au moins 579 civils ont été tués, selon le décompte samedi de l'ONU, qui souligne que ses bilans sont probablement très inférieurs à la réalité.

Dans les faubourgs de Kiev

Près de 2,6 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, outre environ deux millions de déplacés à l'intérieur du pays, selon le haut commissariat de l'ONU aux réfugiés.

Kiev, dont seules les routes vers le sud restent dégagées, est de plus en plus cernée par les soldats russes, qui ont détruit samedi l'aéroport avoisinant de Vassylkiv, selon les Ukrainiens. Présentes dans les faubourgs, les troupes russes tentent de neutraliser les localités environnantes pour «bloquer» Kiev, selon l'état-major ukrainien.

Le ministère britannique de la défense estime que les forces russes étaient samedi à 25 kilomètres de la capitale et qu'une colonne au nord de la ville s'était dispersée, renforçant l'idée d'une volonté d'encerclement. Elles se heurtent toutefois à la résistance de l'armée ukrainiennes, tant à l'ouest qu'à l'est de la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

La présidence ukrainienne promet une «défense acharnée» de Kiev. Des soldats ukrainiens rencontrés par l'AFP assurent que leur moral demeure intact. Les Russes, eux «sont obligés de camper dans des villages par des températures qui approchent les -10 degrés la nuit. Ils manquent de ravitaillement, et doivent piller les maisons», affirme le soldat ukrainien Illia Berezenko.

ATS