L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a estimé vendredi que l'Iran avait fait «un pas dans la bonne direction» pour s'expliquer sur certains aspects de son programme nucléaire. Les problèmes ne sont toutefos «pas complètement résolus».
Le directeur par intérim de cette agence de l'ONU, Cornel Feruta, a souligné «l'implication» dont avait fait preuve Téhéran ces dernières semaines dans son dialogue avec les experts de l'AIEA chargés de contrôler les activités iraniennes.
S'adressant à des journalistes à Vienne, M. Feruta a ajouté que cette bonne volonté «ne signifie pas que les problèmes sont complètement résolus, mais que c'est un pas dans la bonne direction».
Deux volets distincts
La mission de l'AIEA vis-à-vis de l'Iran comporte deux volets distincts et complémentaires: la vérification que Téhéran respecte le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) auquel le pays a adhéré et le contrôle de l'accord nucléaire de 2015 signé entre l'Iran et les grandes puissances, visant à garantir la nature pacifique du programme nucléaire iranien.
C'est sur le volet «TNP» formalisé dans un «accord de garanties» entre l'Iran et l'AIEA que portent de récentes questions de l'agence à Téhéran. Selon M. Feruta, l'AIEA discute désormais «du fond» de ce dossier avec les Iraniens.
M. Feruta n'a pas précisé à quel point particulier s'intéressaient les experts mais des sources diplomatiques à Vienne ont indiqué que l'AIEA était dans l'attente d'informations complémentaires au sujet de prélèvements effectués par ses inspecteurs dans un dépôt situé près de la capitale iranienne.
En 2018, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accusé l'Iran d'avoir utilisé ce dépôt pour des activité nucléaires non déclarées.
Appel à la coopération
L'avancée soulignée vendredi par l'AIEA intervient alors que mi-septembre le directeur de l'agence avait mis en garde ses interlocuteurs iraniens, les appelant à «répondre promptement aux questions» posées. Les Européens avaient également appelé l'Iran à coopérer pleinement avec l'AIEA.
«Je pense que les responsables iraniens ont compris le message que nous avons envoyé en septembre et lors de ma visite à Téhéran. Il en a résulté cette implication sur ces questions précises», a déclaré vendredi M. Feruta qui s'était rendu à Téhéran début septembre.
Sous les termes du TNP comme de l'accord nucléaire de 2015, l'Iran est dans l'obligation de coopérer étroitement avec l'AIEA.
Depuis mai, Téhéran a arrêté d'appliquer certains engagements de l'accord de 2015 en représailles au rétablissement de lourdes sanctions économiques de la part des Etats-Unis qui se sont retirés de l'accord. L'AIEA, qui a accès aux installations iraniennes, a pu constater ces différentes phases de désengagement.
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