«Trump a tort»L'ancien vice-président se rebiffe contre Trump
hl
5.2.2022 - 04:14
«Je n'avais pas le droit d'inverser l'élection»: l'ancien vice-président américain Mike Pence s'est rebiffé vendredi contre Donald Trump sur l'assaut du Capitole. Il a pris le contre-pied du parti républicain.
Keystone-SDA, hl
05.02.2022, 04:14
05.02.2022, 08:15
ATS
Lors d'un discours en Floride, Mike Pence a rejeté les allégations de l'ancien président républicain, qui soutenait qu'en tant que vice-président, il aurait pu empêcher la certification de la victoire de Joe Biden par les élus le 6 janvier 2021.
C'est lors de cette froide journée d'hiver que des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington et avaient envahi par centaines le siège du Congrès, pour tenter de faire pression sur M. Pence et les élus.
«Le président a tort»
«Le président Trump a dit que j'avais le droit d'inverser l'élection, mais le président Trump a tort», a-t-il dit vendredi, dans des propos d'une rare fermeté. «Et, honnêtement, il n'y a pas d'idée moins américaine que la notion qu'une seule personne puisse choisir le président», a-t-il accusé.
Fidèle parmi les fidèles quand Donald Trump était au pouvoir, Mike Pence, qui n'a pas écarté de se lancer lui-même dans la course à la Maison Blanche – quitte à y affronter le milliardaire – avait déjà contredit son président, mais jamais de façon aussi directe que vendredi.
Plusieurs élus républicains lui donnent raison, travaillant depuis des semaines main dans la main avec les démocrates sur un projet de loi pour éviter que toute élection ne puisse être inversée.
Mais les déclarations de Mike Pence ont surtout révélé au grand jour les divisions chez les conservateurs. Car seulement quelques heures plus tôt, le parti républicain, lui très fidèle au milliardaire, a décidé de sanctionner politiquement deux élus de leur parti qui enquêtent sur le rôle de Donald Trump dans l'organisation de l'assaut du Congrès.
Cette motion de censure, essentiellement symbolique, accuse Liz Cheney et Adam Kinzinger d'un comportement «destructeur» pour «le parti républicain et notre république».
Rendez-vous dans le Wyoming
Plusieurs figures modérées du parti ont dénoncé la motion de censure de vendredi. «La honte s'abat sur un parti qui censurerait des personnes qui cherchent la vérité face au vitriol», a souligné le sénateur Mitt Romney.
Réuni en Congrès dans l'Etat montagneux de l'Utah, le parti conservateur a ensuite souligné que le 6 janvier 2021 n'était rien qu'une «expression politique légitime», quand certains démocrates qualifient les événements de «terrorisme». Mike Pence, lui, a qualifié la journée de «sombre».
Principale intéressée, l'élue Liz Cheney a fustigé que «les dirigeants du parti républicain se soient faits les otages volontaires d'un homme qui admet avoir tenté de renverser une élection présidentielle».
Le milliardaire républicain a maintes fois accusé cette élue du Wyoming, devenue une de ses plus grandes ennemies au Congrès américain, d'être «déloyale» et a annoncé soutenir sa rivale à une primaire républicaine pour l'empêcher de se faire réélire.
Ce scrutin dans le Wyoming, prévu en août, promet d'être l'un des plus surveillés des élections de mi-mandat.