YémenL'Arabie saoudite de nouveau visée par des attaques
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7.3.2021 - 23:32
De nouvelles attaques ont ciblé l'Arabie saoudite dimanche, a annoncé le ministère saoudien de l'Energie. La coalition militaire qu'elle dirige a lancé une opération contre les rebelles au Yémen avec des frappes sur la capitale Sanaa, les premières depuis des mois.
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07.03.2021, 23:32
08.03.2021, 07:12
ATS
Selon Ryad, les rebelles Houthis, en guerre contre le gouvernement yéménite soutenu depuis 2015 par la coalition, multiplient les tirs contre le royaume saoudien.
Le ministère saoudien de l'Energie, cité par l'agence officielle Spa, a annoncé dimanche soir qu'un drone avait frappé un port pétrolier alors qu'un missile balistique avait visé des installations du géant de l'énergie Aramco, dans l'est saoudien.
Drones interceptés
«L'un des parcs de réservoirs pétroliers du port de Ras Tanoura (est), un des plus grands ports pétroliers du monde, a été attaqué ce matin par un drone venant de la mer», a indiqué le ministère dans son communiqué.
Plus tard, «des éclats d'obus provenant d'un missile balistique sont tombés près d'une zone résidentielle de Saudi Aramco dans la ville de Dahran», a-t-il précisé sans faire état de victime ou identifier de responsables. Le drone et le missile ont été interceptés et détruits, selon un communiqué du ministère de la Défense à Ryad.
La coalition avait déjà annoncé dimanche matin l'interception en Arabie saoudite de 12 drones dirigés selon elle contre des cibles «civiles». Deux missiles visant la ville méridionale de Jizan, ont parallèlement été interceptés.
Ces attaques interviennent le jour où la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite a annoncé avoir lancé une opération contre les rebelles au Yémen avec des frappes sur la capitale Sanaa. «L'opération prend pour cible les capacités militaires des Houthis à Sanaa et dans d'autres provinces» du Yémen, a-t-elle indiqué.
«Ligne rouge»
Prendre les civils pour cible en Arabie saoudite est «une ligne rouge», a déclaré la coalition.
Cette recrudescence des violences intervient alors que l'administration américaine de Joe Biden a exhorté les Houthis à la désescalade après les avoir retirés de la liste des «organisations terroristes» pour ne pas entraver selon elle l'acheminement de l'aide humanitaire au Yémen.
Parallèlement aux attaques visant l'Arabie saoudite, les rebelles ont repris leur offensive contre la ville pétrolière de Marib, dernier bastion du nord du Yémen encore aux mains des loyalistes. Samedi, des sources militaires gouvernementales y ont fait état d'au moins 90 combattants tués des deux côtés en 24 heures dans des violents affrontements.
Les «victoires» des forces progouvernementales face aux Houthis à Marib ont poussé les rebelles à intensifier leurs attaques contre le royaume, selon la coalition.
Les rebelles sont soutenus par l'Iran, grand rival région de Ryad. Mais Téhéran dément leur fournir des armes. Partis en 2014 de leur bastion du nord du Yémen, les rebelles ont pris le contrôle de vastes régions, dont la capitale Sanaa. La prise de Marib par les rebelles constituerait un revers cuisant pour le pouvoir et son allié saoudien.
La guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, d'après les ONG, et entraîné la pire crise humanitaire actuelle au monde selon l'ONU.
«Peine de mort»
Dimanche, David Gressly, le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen, s'est rendu dans le port de Hodeida sur la mer Rouge, un point d'entrée clé pour l'aide humanitaire pour ce pays en guerre.
«J'ai besoin de comprendre la situation au niveau de la nourriture, du carburant, de la santé, de l'eau, de l'éducation et des autres besoins de la population», a-t-il déclaré aux journalistes. «Ce que nous voudrions voir, c'est le port ouvert, pas seulement pour le carburant mais pour d'autres produits.»
La semaine dernière, l'ONU a mis en garde contre une «peine de mort» contre le Yémen après qu'une conférence de donateurs a rapporté moins de la moitié des fonds nécessaires (1,7 milliard de dollars sur les 3,85 milliards espérés) pour financer une aide d'urgence afin d'éviter une famine dévastatrice.
«Après plus d'un an de Covid à travers le monde, les économies sont faibles et ceux qui accordent des financements ont plus de mal à donner de l'argent», a souligné M. Gressly.
Peu après son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden a annoncé la fin du soutien américain à la campagne militaire saoudienne au Yémen, affirmant qu'elle avait «créé une catastrophe humanitaire et stratégique». Mais il a aussi réaffirmé le soutien de Washington à Ryad dans la défense de son territoire.