Nucléaire L'Argentin Grossi élu à la tête de l'AIEA

ATS

29.10.2019 - 13:47

Rafael Grossi entend être «très ferme, mais très juste» envers l'Iran à la tête de l'AIEA (archives).
Rafael Grossi entend être «très ferme, mais très juste» envers l'Iran à la tête de l'AIEA (archives).
Source: KEYSTONE/AP/RONALD ZAK

L'Argentin Rafael Grossi a été élu mardi à la tête de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon deux ambassadeurs accrédités auprès de l'ONU à Vienne. L'AIEA est notamment en charge du contrôle des activités nucléaires de l'Iran.

«Le Conseil des Gouverneurs de l'AIEA a sélectionné le candidat argentin R. Grossi pour la fonction de Directeur général de l'AIEA» a écrit l'ambassadeur russe Mikhail Ulyanov sur son compte Twitter. «Avec Rafael Grossi obtenant une majorité qualifiée au Conseil des gouverneurs, l'AIEA a fait un pas décisif dans l'élection de son directeur général», peut on également lire sur le compte Twitter de l'ambassadeur français Xavier Sticker.

Selon une troisième source diplomatique, M. Grossi, âgé de 58 ans, a obtenu 24 voix. Le Roumain Cornel Feruta, qui assurait l'intérim à la tête de l'Agence et était également candidat, en a recueilli 10.

Le directeur général de l'AIEA est sélectionné par le Conseil des Gouverneurs, avant d'être confirmé formellement dans ses fonctions par l'Assemblée générale de l'AIEA. La date de la prochaine réunion des 171 Etats membres de l'Agence n'est pas encore connue.

«Très ferme, mais très juste»

L'Argentin succède au Japonais Yukiya Amano, mort en juillet à 72 ans, alors qu'il dirigeait l'organisme onusien depuis 2009. Il prend la tête de l'institution, alors que l'AIEA, basée à Vienne en Autriche et souvent qualifiée de «gendarme du nucléaire», endosse une responsabilité de plus en plus stratégique face à l'Iran.

Téhéran se désengage depuis mai de l'accord nucléaire signé en 2015 à Vienne avec les Européens, les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Le texte mettait le programme nucléaire iranien sous strict contrôle international, en autorisant notamment des inspections poussées de l'AIEA.

Le président américain Donald Trump a retiré unilatéralement les Etats-Unis de ce texte en mai 2018, et réimposé des sanctions sur l'économie iranienne, marquant le délitement de l'accord et une escalade des tensions entre les deux pays.

Premier représentant de l'Amérique du Sud amené à diriger l'AIEA, Rafael Grossi affirmait dans un entretien à l'AFP en septembre vouloir être «très ferme mais très juste» avec l'Iran, l'AIEA étant «un instrument à protéger» qu'il convient de ne pas «politiser».

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