Etats-Unis L'avocat de Stormy Daniels prêt à en découdre avec Trump... à la présidentielle?

AFP

13.8.2018 - 08:37

Michael Avenatti, l'avocat de Stormy Daniels, le 27 juillet 2018 à Los Angeles
Michael Avenatti, l'avocat de Stormy Daniels, le 27 juillet 2018 à Los Angeles
Source: AFP/Archives

Depuis plusieurs mois, l'avocat de l'actrice porno Stormy Daniels, Michael Avenatti, est une épine dans le pied de Donald Trump. Mais ces derniers jours, il a fait un pas de plus en laissant entendre qu'il pourrait bien se présenter à l'élection présidentielle de 2020.

"Je vais poursuivre Donald Trump en justice", a-t-il dit dimanche à la chaîne de télévision ABC. "La seule question, c'est combien de jurés nous aurons à ce procès".

M. Avenatti représente Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, qui est engagée dans une bataille judiciaire avec le président.

L'actrice de films X affirme avoir eu une liaison avec le milliardaire républicain et elle tente d'obtenir l'annulation d'un accord de confidentialité signé en 2016, dans lequel elle acceptait, en échange de 130.000 dollars, de garder le silence sur cette relation.

Son très médiatique avocat s'est rendu jeudi à l'Iowa State Fair, une grande foire agricole de plusieurs jours à Des Moines, étape quasi obligatoire pour les aspirants à la présidence.

"J'explore une candidature à la présidence des Etats-Unis", a dit l'avocat basé en Californie au journal Des Moines Register, un rare aveu aussi tôt dans la course.

Et dans un discours vendredi lors d'un dîner de collecte de fonds pour les démocrates, pendant lequel les aspirants démocrates à la présidence rivalisent pour briller, il s'est positionné comme prêt à en découdre avec M. Trump.

Trop de candidats démocrates, a jugé M. Avenatti, "ont tendance à amener des coupe-ongles à un combat par armes à feu".

En référence à la célèbre déclaration de l'ex-Première dame Michelle Obama ("Quand ils visent bas, nous visons haut"), l'avocat a dit préférer une version moins policée: "Quand ils visent bas, moi je dis qu'il faut que nous frappions plus fort".

Selon lui, il ne faut pas être dans la retenue face à Donald Trump.

"Le moment que nous vivons est grave. Il est critique. Trump n'a pas la personnalité, le coeur, le savoir ou la sagesse pour être président des Etats-Unis", a-t-il lancé.

"David contre Goliath"

Tentant de peaufiner une image de présidentiable, il a répondu dimanche à une série de questions sur ABC, considérant que les plus grandes menaces à la sécurité nationale des Etats-Unis étaient "la Corée du Nord et l'Iran".

Il a notamment critiqué le sommet historique du 12 juin à Singapour entre M. Trump et le leader nord-coréen Kim Jong Un, le qualifiant de simple "séance photos devant quelques drapeaux et un tapis rouge".

Et il a raillé le président pour son "tweet en majuscules (envoyé) au milieu de la nuit" pour menacer l'Iran, alors que la situation "est sérieuse".

A la question de savoir si les Américains pouvaient le prendre au sérieux, M. Avenatti a répondu qu'il "se battait" depuis 18 ans "au nom des David contre les Goliath", et qu'il avait eu "beaucoup de succès" dans son combat contre "certaines des plus grandes sociétés au monde (ainsi que) des escrocs, des arnaqueurs".

En 2017, il a notamment obtenu la condamnation des groupes de santé Kimberly-Clark et Halyard Health à 454 millions de dollars de dommages et intérêts dans une affaire de blouses chirurgicales défectueuses, un montant réduit plus tard à 24 millions.

Interrogé dimanche sur CNN à propos des ambitions politiques de M. Avenatti, l'avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, a d'abord fait mine de ne pas reconnaître son nom, avant de suggérer qu'il devrait commencer par régler "une histoire de faillite" à laquelle il fait face.

La société de M. Avenatti a en effet accumulé des millions de dollars de dettes, selon le Los Angeles Times.

L'intervieweur de CNN a alors fait remarquer à M. Giuliani qu'il y avait des précédents "de personnes ayant fait faillite et ayant été candidates à la présidence", une claire allusion à M. Trump.

"Coup bas", a répliqué M. Giuliani avec un sourire ironique. "Coup bas".

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