Dates-clésL'Egypte depuis la révolution de janvier 2011
ATS
22.1.2021 - 09:08
Dates-clés de l'Egypte depuis le soulèvement populaire déclenché il y a dix ans et qui a abouti au départ de l'ancien président Hosni Moubarak, emporté dans le tumulte du Printemps arabe.
Révolution
Le 25 janvier 2011, des milliers d'Égyptiens défilent au Caire comme à Alexandrie et dans de nombreuses autres villes pour réclamer le départ de Moubarak, au pouvoir depuis 1981.
«Pain, liberté, dignité», scandent certains. «Moubarak, dégage!», crient d'autres. La «Révolution du 25 janvier» est lancée.
Chute de Moubarak
Le 1er février, plus d'un million de personnes manifestent dans le pays. Marée humaine place Tahrir (Libération en arabe), au Caire, épicentre de la contestation.
Le 11, Moubarak démissionne et remet ses pouvoirs au Conseil suprême des forces armées, provoquant une explosion de joie.
Il est le deuxième dirigeant à être emporté par le Printemps arabe, après le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali.
La répression du soulèvement a fait au moins 850 morts.
Victoire islamiste
De novembre 2011 à janvier 2012, lors des législatives, les islamistes remportent près des deux tiers des sièges de députés, dont un peu plus d'un tiers pour les Frères musulmans.
Le 30 juin 2012, le candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi devient le premier président égyptien élu démocratiquement (51,73%). Il est le premier islamiste et le premier civil à présider le pays.
En août, il écarte le maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense, et le remplace par Abdel Fattah al-Sissi, chef du renseignement militaire.
Morsi destitué
Le 3 juillet 2013, Mohamed Morsi est destitué par l'armée, après des manifestations de masse.
Le 14 août, les forces de l'ordre lancent un assaut sur deux places au Caire, où des milliers d'islamistes campaient pour réclamer le retour de Morsi. Plus de 800 manifestants meurent dans les heures suivant l'assaut.
Fin 2013, la confrérie des Frères musulmans est déclarée illégale. Des milliers d'islamistes ont été arrêtés et condamnés dans des procès expéditifs. Morsi est lui décédé en plein procès en 2019, à 67 ans.
Sissi au pouvoir
Le 28 mai 2014, Abdel Fattah al-Sissi remporte comme prévu une victoire écrasante (96,9%) à la présidentielle, mais avec une abstention de 53%.
Fin 2015, les Egyptiens élisent un Parlement qui lui est entièrement acquis lors de législatives organisées en l'absence quasi totale de candidats de l'opposition.
Attentats
Des attentats meurtriers ont ciblé particulièrement les forces de sécurité mais également des civils.
Le 31 octobre 2015, les 224 occupants d'un Airbus russe périssent dans le crash de leur appareil dans le Sinaï, une attaque revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).
Le 9 avril 2017, deux attentats, revendiqués par l'EI contre des églises coptes à Tanta et Alexandrie (nord), font 45 morts. Depuis 2016, les attaques de l'EI ont tué plus d'une centaine de chrétiens.
Le 24 novembre 2017, un attentat contre une mosquée du Sinaï, fréquentée par des adeptes du soufisme, tue plus de 300 fidèles. L'attaque n'est pas revendiquée, mais l'EI est le principal suspect.
Depuis 2018, l'armée mène une opération d'envergure contre l'EI dans le nord de la péninsule du Sinaï.
Sissi réélu
En mars 2018, M. Sissi est réélu (plus de 97%) lors d'une élection sans surprise où son unique adversaire était aussi un de ses plus fervents soutiens.
En 2019, une révision constitutionnelle controversée est approuvée par référendum. Elle fait passer le deuxième mandat de M. Sissi de quatre à six ans, portant son terme à 2024. Il pourra même se représenter à un troisième mandat, de six ans, en 2024.
«Une prison à ciel ouvert»
En janvier 2019, Amnesty International estime que l'intensification de la répression contre les opposants a rendu l'Egypte «plus dangereuse» que jamais pour les personnes critiquant le pouvoir. L'Egypte «est devenue une prison à ciel ouvert pour les dissidents», déplore Amnesty.
Les ONG accusent le pays de mener une répression croissante sur toute forme d'opposition, islamiste ou libérale. Le Caire nie ces allégations, évoquant un impératif de «stabilité» et de «lutte antiterroriste».
Début décembre 2020, le président Sissi, dont le pays est considéré comme un «pôle de stabilité» dans la région, est reçu à Paris par Emmanuel Macron, qui plaide pour une «ouverture démocratique», sans conditionner le partenariat France-Egypte au respect des droits humains.