Coronavirus L'Europe à l'heure du déconfinement

ATS

15.5.2020 - 17:37

Venise sans touristes est une ville morte, selon Mauro Sambo, un gondolier.
Venise sans touristes est une ville morte, selon Mauro Sambo, un gondolier.
Source: KEYSTONE/AP/Francisco Seco

Des cafés qui rouvrent de Vienne à Sydney et des Français qui s'apprêtent à vivre leur premier week-end déconfiné: la vie tente de reprendre son cours sur une planète paralysée par la pandémie, qui a fait plus de 302'000 morts.

Plus de cinq mois après l'apparition du nouveau coronavirus en Chine, le monde s'habitue à l'idée de vivre durablement avec ce fléau. Et les efforts s'intensifient pour tenter de relancer des économies entrées dans une récession sans précédent.

Locomotive européenne, l'Allemagne a confirmé vendredi une chute de 2,2% de son activité au premier trimestre, avec un recul attendu de 6,3% pour l'ensemble de l'année. Selon l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), le commerce mondial devrait enregistrer «des baisses à deux chiffres» en volume dans presque toutes les régions du monde.

Pionnière en matière de déconfinement, l'Autriche a franchi une étape symbolique importante vendredi avec la réouverture de ses restaurants et de ses emblématiques cafés viennois. En Australie ou à Berlin, la réouverture des restaurants était également attendue avec impatience.

Premier week-end au vert en France

Premier pays d'Europe à déclarer la «fin» de l'épidémie sur son sol, la petite Slovénie a annoncé une réouverture de ses frontières. Partout dans le monde, distanciation sociale et hygiène des mains restent de rigueur.

Entrée en déconfinement le 11 mai, la France, un des pays les plus durement touchés, se prépare à connaître son premier week-end au vert. De nombreuses plages ont été autorisées à rouvrir et le Premier ministre Edouard Philippe a invité la population à commencer à songer à ses congés d'été.

Mais les restrictions restent nombreuses : les déplacements sont limités à un rayon de 100 km, ce qui interdit notamment l'accès du littoral aux Parisiens. Ce pays a par ailleurs annoncé vendredi la première mort d'un enfant de 9 ans atteint d'une forme proche de la maladie de Kawasaki, considérée comme probablement liée au Covid-19.

L'Allemagne pour sa part s'apprête à relancer ce week-end son championnat de foot, mais dans des stades vides et suivant un cahier des charges sanitaire draconien.

USA: retour au travail

Aux Etats-Unis, pays le plus touché avec plus de 85.000 morts, le président Donald Trump a invité les citoyens à «retourner au travail». Le chômage affecte près de 15% de la population active, un record.

Les plages autour de Los Angeles ont rouvert. Mais New York, la capitale économique du pays, a vu son confinement prolongé jusqu'au 13 juin au moins. La pandémie y a fait plus de 20.000 morts.

Une mise à l'arrêt ressentie douloureusement par de nombreux habitants. «Toutes les raisons pour lesquelles on est (à New York) – restaurants, concerts, etc.. – ont disparu», explique Hans Robert, 49 ans, cadre informatique.

L'Italie sans touristes

En Italie, où certaines plages rouvrent également après des semaines de confinement, l'absence d'activité touristique se fait particulièrement sentir à Venise. «Sans touristes, Venise est une ville morte», constate Mauro Sambo, un gondolier de 66 ans.

Au Brésil, où la pandémie se répand notamment parmi les populations les plus pauvres, l'ex-président Lula a dit redouter «un génocide», pointant l'opposition farouche de son successeur, Jair Bolsonaro, aux mesures de confinement.

En Russie, où quelque 10'000 nouvelles contaminations sont détectées chaque jour, la mairie de Moscou a annoncé un plan de dépistage d'une ampleur «unique au monde». Le pays a programmé pour fin juin une reprise de son championnat de football.

Lueur d'espoir : un vaccin pourrait être disponible dans un an, selon un scénario «optimiste» de l'Agence européenne du Médicament (EMA). Plus de 100 projets ont été lancés dans le monde et une dizaine d'essais cliniques sont en cours pour tenter de trouver un remède contre la maladie.

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