BolivieL'ex-présidente bolivienne en détention préventive pour quatre mois
ATS
15.3.2021 - 06:49
L'ex-présidente par intérim de Bolivie, Jeanine Añez, accusée de coup d'Etat contre son prédécesseur Evo Morales, a été placée en détention préventive dimanche. «On m'envoie quatre mois en détention dans l'attente d'un procès pour un 'coup d'Etat' qui n'a jamais eu lieu», a-t-elle écrit.
Keystone-SDA
15.03.2021, 06:49
15.03.2021, 06:56
ATS
Le parquet de Bolivie avait initialement requis six mois de détention préventive pour Mme Añez et pour les deux anciens ministres, celui de l'énergie, Rodrigo Guzman, et celui de la justice, Alvaro Coimbra, également arrêtés.
La juge a ordonné que l'ancienne présidente par intérim soit transférée dans une prison pour femmes de La Paz et qu'Alvaro Coimbra le soit dans une prison pour hommes. Rodrigo Guzman a été placé en liberté conditionnelle.
«D'ici, j'appelle la Bolivie à avoir foi et espérance», a tweeté Jeanine Añez. «Un jour, tous ensemble, nous construirons une Bolivie meilleure». Mme Añez, 53 ans, avocate, femme politique et ancienne présentatrice de télévision, est devenue présidente par intérim en novembre 2019 après la démission du président socialiste Evo Morales, alors qu'elle était deuxième vice-présidente du Sénat.
Cachée dans une malle
L'arrestation de l'ancienne présidente est intervenue samedi dans des conditions spectaculaires: elle a été appréhendée à Trinidad, à 600 kilomètres au nord-est de La Paz, alors qu'elle se cachait dans une malle dans la maison d'un proche. Ses anciens ministres de l'énergie et de la justice ont, eux aussi, été arrêtés à Trinidad avant d'être transférés à La Paz.
L'enquête du parquet, ouverte pour «sédition», «terrorisme» et «conspiration», fait suite à une plainte déposée en décembre par une ancienne députée du mouvement vers le socialisme (MAS), le parti d'Evo Morales et de l'actuel président bolivien Luis Arce.
Le mandat d'arrêt concerne trois autres anciens ministres, en plus des deux qui ont déjà été appréhendés: Yerko Nuñez (présidence), Arturo Murillo (intérieur) et Luis Fernando Lopez (défense). Les deux derniers ont quitté la Bolivie en novembre. Il vise également des anciens commandants militaires et l'ex-chef de la police.
A l'issue de l'élection présidentielle d'octobre 2019, lors de laquelle il briguait un quatrième mandat, Evo Morales a été proclamé vainqueur, mais l'opposition de droite et du centre a déclaré que le scrutin avait été faussé par la fraude.
Des manifestations de l'opposition ont suivi, au cours desquelles au moins 35 personnes ont été tuées. Lâché par la police et par l'armée, M. Morales a démissionné et s'est exilé au Mexique puis en Argentine.