Birmanie L'exode des Rohingyas au Bangladesh continue

ATS

5.10.2017 - 00:35

Shah Porir Dwip

Après une brève accalmie, les arrivées de réfugiés rohingyas au Bangladesh continuaient mercredi, poussées, selon des témoignages, par de nouvelles opérations militaires en Birmanie. Entre 4000 et 5000 Rohingyas franchissent quotidiennement la frontière, estime Dacca.

Plus d'un demi-million de membres de cette minorité musulmane de l'ouest de la Birmanie ont déjà trouvé abri depuis la fin août au Bangladesh pour échapper à ce que l'ONU considère comme une épuration ethnique.

Ces nouvelles arrivées sont motivées, selon des récits de réfugiés, par de nouvelles manoeuvres militaires dans l'État birman du Rakhine. Ces opérations font douter de la concrétisation du retour de réfugiés en Birmanie, dont discutent les autorités birmanes et bangladaises.

Une Rohingya, arrivée lundi soir de Birmanie, a raconté que des responsables locaux leur assuraient depuis des semaines qu'ils étaient en sécurité en restant dans leurs villages. Mais en fin de semaine dernière, dans la région de Maungdaw, "l'armée est venue et a fait du porte-à-porte, nous ordonnant de partir", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Maisons brûlées

"Ils disaient qu'ils ne nous feraient pas de mal, mais ils ont fini par nous pousser dehors et ont brûlé nos maisons", a-t-elle poursuivi.

Un conseiller local dans le sud du Bangladesh a expliqué que le flux de bateaux de réfugiés avait presque cessé fin septembre, mais a repris de plus belle ces derniers jours, amenant des cohortes de familles rohingyas menacées par l'armée.

Depuis le Bangladesh, d'épais panaches de fumée étaient visibles du côté birman. Amnesty International accuse les militaires birmans de pratiquer la "politique de la terre brûlée" en détruisant les villages rohingyas.

Les Rohingyas, plus grande population apatride au monde, sont traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% bouddhiste. Victimes de discriminations, ils ne peuvent pas voyager ou se marier sans autorisation. Et ils n'ont accès ni au marché du travail ni aux services publics comme les écoles et hôpitaux.

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